1944

02 Janvier . Deux policiers interceptent un jeune résistant F.T.P. qui porte un revolver dérobé lors de l’attaque du commissariat de Lambézellec.

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29 Janvier . Nouveau raid anglais contre le terrain d’aviation de Guipavas. Six personnes sont blessées par des éclats d’obus de la défense anti-aérienne qui abat deux avions anglais. Le même jour, un avion mitraille en fin de matinée le bourg de Plabennec.

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01 Février . Le Grand-Amiral Dönitz vient au château de Rosmorduc pour la seconde fois.

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04 Février . Trois résistants F.T.F, Marcel Boucher, Guy Raoul et André Garrec sont tués lors d’un accrochage à La Forest-Landerneau. Un feldgendarme est lui aussi tué dans l’action.

Marcel Boucher

Crédit photo: Famille Boucher

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06 Février . Le dragueurs de mines M-156 de la Kriesgmarine est endommagé par les Canadiens au large de Brignogan. Le navire blessé se traîne jusqu’à l’Aber-Wrac’h.

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07 Février . Dans l’Aber-Wrac’h la R.A.F fait mouche et force l’occupant à abandonner son épave dans la vase.

L’épave du M 156 sur le flan

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11 Février . A Brest, la firme Wendel est attaquée par la résistance vers 21 heures; les ateliers sont incendiés. A 22 heures le même groupe « visite » les bureaux de la firme rue Camille-Desmoulins, pour y subtiliser des papiers et les cachets. Ce coup de mains est mené par Jean Kerjean, Françis Beauvais, Borczykowski et Yves Hall du mouvement de résistance Défense de la France.

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12 Février . Les résistants du mouvement Libération-Nord Jean-Louis Rolland, Yves Allanic et Dupoux, se rendent à Kersaint-Landunvez chez le Commissaire-général Douillard pour régler certaines questions de coopération de la Marine Nationale avec la Résistance.

S’agit-il d’Eugène Dupoux, né le 11 janvier 1898 à Saint-Pol-de-Léon ? Si vous avez des éléments, contactez-nous.
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13 Février . A Locmaria-Plouzané, un militaire allemand frappe Mme Quinquis sur la route.

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14 Février . Jean-Louis Rolland, Yves Allanic, Dupoux et Ernest Salaün, résistants du réseau Libé-Nord sont arrêtés et enfermés à Pontaniou.

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18 Février . Entre Dirinon et Landerneau, un sabotage fait dérailler une locomotive et 10 wagons.

Rapport de la S.N.C.F

Crédit document: Archives Nationales – Fond Seconde Guerre Mondiale – Réseau FER

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19 Février . Un gardien de la paix est molesté et intimidé dans la rue Coat ar Guéven. Il semble avoir voulu contrecarrer une opération de la résistance.

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24 Février . Une cérémonie a lieu pour remercier Michel Scheidhauer qui vient de quitter ses fonctions, officiellement pour maladie, officieusement pour s’éloigner de Brest car de forts soupçons planent sur lui. A juste titre car il fait parti du réseau Jade Fitzroy.

 Photo des Archives de Brest – Cote 2Fi03844

Michel Scheidhauer en 1945

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25 Février . Les résistants Brestois Hall, Beauvais et Le Goff font un raid à la mairie de St-Pol-de-Léon pour y subtiliser des tickets.

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27 Février . A Dirinon, quinze résistants font dérailler un train de 10 wagons contenant du sable pour l’organisation Todt. Six garde-voies sont ligotés pour l’opération.

Archives S.N.C.F

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29 Février . Les résistants du mouvement Défense de la France dérobe à la mairie de Brest la liste des ouvriers devant partir en Allemagne pour le STO. Coup de mains réalisé par Guy Le Goff, Yves Hall, Françis Beauvais et Julien Kervella.

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02 Mars . Le journal La Dépêche de Brest fustige les bandits qui ont osé cambrioler les locaux du service de ravitaillement situés rue Danton. Pendant ce temps, ces mêmes bandits, qui appartiennent au mouvement Défense de la France, sont en train d’agir dans un garage de la Todt à Coataudon. Yves Hall, Francis Beauvais, Guy Le Goff, Paul Kervella et Roger Petron, délestent les allemands de fûts d’huile et d’essence ainsi que les armes des gardiens. Jacques Boulaire participe semblerait-il à ce coup de main bien que Yves Hall ne le cite pas dans son rapport.

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Du 07 au 09 Mars . Deux tonnes d’armes provenant d’un parachutage au Faou sont transférés à Brest. Les transports est assuré par le mouvement de résistance Défense de la France via Georges Dauriac, Yves Hall, le brigadier Morice de Plabennec et Françis Beauvais. Le chargement est stocké au domicile de ce dernier, rue Neuve.

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09 Mars . Deux membres du réseau Défense de la France, Guy Le Goff et son cousin Paul Kervella, sont arrêtés au 7 rue Victor Hugo, où ils habitent. Ils seront fusillés le 20 Mai au Mont Valérien. A noter également l’arrestation de Anne-Marie Stephan pour avoir hébergée des résistants. Elle sera malmené à la limite du coma. On ne retrouvera jamais sa trace (D’autres sources évoquent son arrestation au 18 Mars).

 Plusieurs sources divergent sur ce fait, si vous avez des éléments, contactez-nous.

Le dépôt d’armes du groupe Défense de la France de la rue Neuve est évacué sur Gouesnou par Yves Hall, le gendarme Gallic et Francis Beauvais.

Lettre de Guy Le Goff adressée à son frère.

LIRE LA LETTRE EN ENTIER – ARCHIVES DU FINISTÈRE

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10 Mars . 
A Guissény, François Broc’h, alias Florette du mouvement Défense de la France en est à sa 9 872 ème fausse carte d’identité.

François Broc’h

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11 Mars . Eugène Foricher et André Berder sont contrôlés à un barrage allemand à proximité de la gare de Lesneven. Fort heureusement les allemands ne fouillent pas la charrette où l’on a caché deux conteneurs d’armes, de munitions et d’explosifs à destination de Ploudaniel.

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12 Mars . En Plouider, des Russes incorporés dans l’armée d’occupation pénètrent dans la ferme de Kérozet pour y voler de la nourriture, le propriétaire, Mathieu Corlosquet, âgé de 67 ans est abattu pour avoir tenter de s’interposer. Deux de ses fils sont blessés. Joseph Moigne, arrêté du côté de Morlaix est transféré le même jour à la prison de Pontaniou. Il décédera en déportation le 02 Juillet 1944 en Allemagne.

Joseph Moigne

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14 Mars . A 7h04 le premier train de réfugiés part en gare de Brest, direction Blois. En Plouider, Vol avec effraction, 6 soldats russes dérobent 1700 F, 25 Kg de Lard, 2 Kg de beurre et 2 Kg de sucre.

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15 Mars . En Plouider, des vols sont commis par l’armée allemande dans plusieurs habitations. Stéphane Leuret est nommé sous-préfet de Brest.

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17 Mars . Vol de pain par les allemands à Plouider.

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20 Mars . La résistance ligote un garde-voie et sabote du matériel ferroviaire à Landerneau.

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26 Mars . Le Contre-Amiral Le Normand, ex chef de la Marine, est blessé par balles par trois résistants en même temps que son beau-frère, Guy, qui lui est tué sur le coup.

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29 Mars . Francis Beauvais et Yves Hall du réseau Défense de la France font libérer vers midi une camarade, la nièce de Mme Stéphant, détenue par les allemands à St Martin. Le Contre-Amiral Le Normand succombe à ses blessures vers 21 heures à l’Hôpital Maritime.

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31 Mars . Un convoi de réfugiés part de Brest pour Blois (Loire et Cher) à 16h30.

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01 Avril . Alors que l’enterrement de l’amiral Le Normand a lieu à St-Louis, on découvre 4 cadavres dans une ferme dont l’instigateur du meurtre de l’amiral. C’était un ancien ouvrier de l’arsenal révoqué pour vol. L’affaire mystérieuse ne fut jamais éclaircie.

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08 Avril . La sous-préfecture de Brest rappel que seules les personnes indispensables à l’économie du pays peuvent résider à Brest. Tous les enfants de plus de 4 ans devront avoir quitté la ville sous 10 jours.

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11 Avril . Le préfet du Finistère, Pierre Monzat, décède d’une embolie. Il est remplacé par intérim par le sous-préfet de Brest, Mr Leuret.

Mr Monzat

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16 Avril . Des militaires allemands dérobent 600 francs, des victuailles et tuent une pouliche à Ploudaniel.

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17 Avril . Le Kommando allemand I.C s’installe à Landerneau, il est rattaché à la 343e Division d’Infanterie, l’officier qui est responsable des opérations se nomme Herbert Schaad.

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19 Avril . Les résistants Alain Daniel et André Millour sont fusillés à Brest. Ils faisaient parti de la Résistance à Landerneau.

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20 Avril . L’inspecteur Jean Blaise, chargé de l’enquête sur le meurtre de Le Normand est blessé grièvement par balles en sortant du Rex. Il est attaqué par quatre individus, alors qu’il s’apprêtait à franchir le Pont National avec sa femme et deux autres amies. Il est condamné à mort par la résistance pour collaborationnisme.

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21 Avril . Brest est en état d’alerte après le survol par des avions alliés qui auraient mouillé des mines.

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24 Avril . Des militaires allemands pénètrent dans une ferme à Plouarzel et demandent du beurre. Après refus des propriétaires, ils braquent leurs armes sur les civils. A Ploudalmézeau, le réseau Défense de la France effectue un coup de main pour dérober des tickets d’alimentation qui transitaient de la Mairie vers la gendarmerie par deux employées municipales. Sur le chemin de retour, les résistants ont un accident de voiture, leur auto s’encastre dans un pylône électrique. Georges Dauriac, responsable du détachement, est gravement blessé au visage.

Georges Dauriac

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26 Avril . Aux aurores, vers 05h30, une importante quantité de grenades et de munitions (600 Kg) est acheminée jusqu’à Brest suite à un vol sur Gouesnou. Cette opération est réalisée par Pierre Beaudoin, Yves Hily, Julien Kervella, Gaston Viaron, Georges Hamon et Yves Hall. Le mouvement Défense de la France s’illustre à nouveau et sabote vers midi le dépôt Jupiter au port du commerce, 400 000 litres de carburant partent en fumée. Francis Beauvais, Yves Hall et Georges Hamon (Indicateur) sont les auteurs de ce coup d’éclat.

Crédit photo: Archives de Brest – Fond 51 S

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27 Avril . Vers 01h30 du matin, des résistants du mouvement Défense de la France sont attaqués alors qu’ils tentaient un sabotage. La police française et les allemands repoussent les saboteurs après un échange musclé de tirs. Les résistants s’enfuient par la rue Yves Collet. Quatre des cinq résistants sont blessés dont deux grièvement. Les résistants en question sont Françis Beauvais, Yves Hall, Henri Mazeas, Riviere, et Laot.

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29 Avril . le destroyer canadien Athabaskan est coulé au large de la baie de Goulven, on dénombre 78 morts.

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30 Avril . Le destroyer allemand T 27 qui est échoué à Menez Ham suite à son combat contre l’Athabaskan est la cible de la R.A.F.

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Nuit du 1 au 2 Mai . Deux avions anglais tombent (d’autres sources évoquent trois avions abattus) vers 1h30 du matin, l’un près de Plouguerneau, l’autre près de l’Aber-Wrac’h, victimes de la D.C.A allemande.

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04 Mai . Le jeune résistant Brestois, Pierre Bernard, est arrêté à Rennes. Il sera déporté en août et ne reviendra jamais. (D’autres sources évoquent l’arrestation au 05 Mai)

 Plusieurs sources divergent sur ce fait, si vous avez des éléments, contactez-nous.

Pierre Bernard, alias Robin

Chef Départemental du réseau Défense de la France

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07 Mai . Deux flottilles anglaises effectuent un raid sur le destroyer T 27 échoué à Menez Ham. Celui-ci sera touché par une torpille à 3h20.

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08 Mai . Le camp d’aviation de Poulmic est bombardé par l’aviation britannique.

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09 Mai . De nouveau, le camp d’aviation de Poulmic est bombardé par l’aviation britannique, endommageant plusieurs habitations de Lanvéoc.

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21 Mai . A 3 heures du matin, le Kommando Schaad arrête François Pengam (père) pensant qu’il est un F.T.P. Il y a méprise sur le nom, c’est son fils, François également, qui est recherché. Fils qui est arrêté à 8 heures en même temps que plusieurs jeunes du patronage Landernéen. Les jeunes sont emprisonnés au Manoir de Colleville, attachés, interrogés et  certains torturés par Schaad. Quand au père, il est relâché dans la soirée.

François Pengam (Père)

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22 Mai . Dans un café de la rue Borda, vers 20 heures, deux résistants cagoulés et armés font irruption. Ils cherchent un interprète qui fréquente le café mais l’individu n’est pas là. Ils repartent sans rien emporter ni exercer de violences.

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23 Mai . Jean Cloarec est arrêté, il est envoyé dans la même cellule que François Pengam à la prison de Pontaniou.

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Nuit du 24 au 25 Mai . Les Allemands investissent le domicile de Julien Kervella rue de la vierge et le font prisonnier ainsi que Gaston Viaron et un peu avant de Georges Laurent. Ces trois hommes font parti du réseau Défense de la France. Georges Dauriac qui était à l’étage, en convalescence après son accident du 24 avril, échappe à l’arrestation. Les trois résistants sont conduits à l’école Bonne Nouvelle. Anna Kervella et Yvonne Kervella sont également arrêtées et conduites au poste de St Martin.

Julien Kervella

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25 Mai . Les autorités allemandes réquisitionnent du matériels pour leurs automobiles partout dans la région. A Locmaria-Plouzané, sept véhicules sont concernés. Sont alors déposés en mairie 11 batteries, 37 pneus et 33 chambres à air. Le gendarme Gallic, résistant du réseau Défense de la France, se rend au domicile de Julien Kervella qui vient d’être arrêté et met en lieu sûr Georges Dauriac qui y était en convalescence. Le téméraire gendarme se rend au poste de St Martin pour discuter avec Anna Kervella qui lui demande d’aller chez elle pour y cacher des armes et papiers divers. Il s’exécutera pour atténuer les charges pesants sur Anna Kervella mais compromettra sa couverture. Il sera dénoncé par des policiers à son supérieur.

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26 Mai . Le colonel Paul Fonferrier, responsable militaire départemental des F.F.I du Finistère, est arrêté dans sa résidence familiale à Argenton.

LIRE LA BIOGRAPHIE DE PAUL FONFERRIER

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27 Mai . A 20h30 au Bouguen, le F.T.P. François Pengam est fusillé. Il est assisté dans ces derniers moments par un jeune Malgré-nous Fernand Tirbisch.

François Pengam

Fernand Tirbisch

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29 Mai . Encore une fois, le camp d’aviation de Poulmic est bombardé par l’aviation britannique. A Loc-Brévalaire, des soldats allemands commettent un vol au Moulin du Vern.

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30 Mai . L’étau se resserre sur le brigadier Gallic du mouvement Défense de la France. Grâce à son supérieur, le capitaine Belloc, qui le prévient et qui lui fournit une permission pour raison de santé, le gendarme arrive à fuir. Le S.D. arrête François Queffélec, résistant et secrétaire du commissaire central Charroy.

François Queffélec

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31 Mai . Une voiture garnie de cinq policiers français débarque à la caserne du quartier Buquet et demande à voir le gendarme Gallic. Trop tard, il a pris la clé des champs depuis la veille pour se rendre dans un maquis de l’Yonne. Le chef de la Résistance du Finistère, Henri Provostic, Alias Benoît, est arrêté. Il sera déporté et succombera au camp de Melk (Autriche) le 22 Décembre 1944. Photo de Henri Provostic publiée avec l’aimable autorisation de son fils. 

En savoir plus sur Henri Provostic

Henri Provostic

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03 Juin . Un réseau de résistance de Ploudaniel/Lesneven/Saint-Méen est démantelé.

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04 Juin . L’autorité allemande de Brest fait afficher sur les mûrs l’ordre suivant: Tous les postes de T.S.F. doivent être amenés à la Kommandantur sous peine de graves sanctions.

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06 Juin . Débarquement en Normandie, Opération Overlord. Dix U-Boot s’élancent de Brest pour rejoindre la Normandie (U-269, 373, 413, 415, 441, 629, 821, 953, 963, 984). Dans la ville, les nouvelles sont fulgurantes et plus ou moins fantaisistes. Jean-Louis Rolland, Yves Allanic, Dupoux et Ernest Salaün, résistants du réseau Libé-Nord enfermés à Pontaniou dépuis Février sont dirigés vers Rennes. Faute de preuves, Dupoux sera relâché, les autres déportés.

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07 Juin . L’U-boot 629 est coulé au large d’Ouessant. La Dépêche de Brest annonce le Débarquement en Normandie. Les lignes téléphoniques sont suspendues et réservées à l’armée allemande.

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08 Juin  . Trois des dix U-Boot rentrent à Brest à cause d’avaries; U-413, U-415 et U-963. Broc’h Florette fait installer le P.C. d’arrondissement de la résistance au Château de Penmarc’h à St Frégant. Les navires allemands Z24, ZM1 et T4 quittent Brest afin de faire route vers Cherbourg.

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09 Juin . Le procès de Julien Kervella et ses deux lieutenants est avancé à cause du débarquement. La sanction tombe, condamnation à mort. Les navires allemands Z24 et T4 rentrent à Brest dans l’après-midi après l’accrochage avec la marine anglaise près de l’île de Batz.

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10 Juin . Le U-Boot 984 rentre à Brest. Julien Kervella, Yves Hily et Gaston Viaron sont fusillés au Bouguen.

Julien Kervella

Yves Hily

Gaston Viaron

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12 Juin . Le U-Boot 984 repart de Brest, c’est le seul sous-marin qui réussira à causer des dommages à la flotte du débarquement. L’inspecteur de sureté Tagan est arrêté à Ploudalmezeau vers 9 heures par trois résistants du mouvement Défense de la France. Il est soupçonné par les résistants de mener des recherches sur eux. L’arrestation est réalisé par Beaudoin, Hall et Riviere.

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16 Juin . Vers 10 heures, Marcel Dimeck, indicateur français du S.D., est abattu par des résistants du groupe Défense de la France dans la rue du Télégraphe alors qu’il circule à bord de sa camionnette. On retrouve encore Francis Beauvais et Yves Hall avec en protection, les résistants Riou, Toupain, Lostec, Pizigas et Borczokoski.

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18 Juin . Le U-Boot 953 rentre à Brest.

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19 Juin . Broc’h Florette fait déplacer le P.C d’arrondissement de la résistance au moulin de Garéna en Plouvien.

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20 Juin . Le mouvement Défense de la France fait une rafle de tabac à Gouesnou pour fournir les F.F.I de Plabennec.

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Nuit du 23 au 24 Juin . Vers 2h du matin, un Stirling MK de la RAF s’écrase sur la ferme de Traon-Brouen à Plougonvelin. Sept membres de l’équipage sont tués (6 noms seulement dans le registre des décès de la commune) ainsi que 5 civils dont 3 enfants.

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27 Juin . Mathieu Donnart, alias Le Poussin, commandant des F.F.I. du Finistère est arrêté (d’autres sources parlent du 24 Juin). A Plougonvelin, pour remédier aux carences alimentaires, des repas sont servis dans le bourg par la cantine municipale. 154 rations sont distribuées au prix de 10 francs. Dans Brest, un coup de force est mené pour libérer des prisonnières dont Anna Kervella. Hélas, pour ne pas faire de tort à son mari (Julien Kervella) quelle croit encore vivant, elle refuse de bouger. Elle sera torturé à Bonne Nouvelle avant d’être déportée à Ravensbrück. C’est le réseau Défense de la France qui s’attaque au poste de Police; Lostec, Beauvais, Toupain, Borczikoski, Riou, Vandeweigues, Pizigas, Marc et Hall.

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Mathieu Donnart – alias Le Poussin

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28 Juin . Yves Hall, Vandeweigues et Borczikoski du mouvement de résistance Défense de la France cambriolent vers 9 heures le domicile d’un Colonel allemand dans la rue Félix-Le-Dantec. Lui subtilisant armes, uniformes et papiers.

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29 Juin . le mouvement Défense de la France abat et poignarde vers 12h15, rue de la mairie, deux gestapistes Berkaouf et Cordier.

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30 Juin . Après le sabotage d’un câble téléphonique, reliant la pointe du Raz à Lanvéoc-Poulmic, 52 hommes du village de Crozon sont arrêtés et déportés. Plusieurs réussiront à s’évader. A Brest, rue de la Vierge, le gestapiste Julien Origas est la cible du mouvement Défense de la France, malheureusement ils le manquent. Dans son rapport, Yves Hall qui faisait parti des résistants de l’attaque note cependant que l’homme a été abattu. Riou, Pizigas, Hamon, Beauvais Vandeweigues et Borczikoski ont également participé à cette attaque. Vers 17 heures, ces mêmes résistants arrêtent dans la rue de Saint-Marc; Madeleine François dite Mado, maîtresse du lieutenant Roëder, chef du S.D. à Brest.

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03 Juillet . Roger Bourrières, alias Berthaud, remplace Mathieu Donnart suite à son arrestation.

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04 Juillet . Les troupes d’occupation quittent Milizac pour rejoindre Dinan. Un avion anglais est abattu par la D.C.A allemande sur le terrain d’aviation de Guipavas; l’aviateur est fait prisonnier.

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05 Juillet . Le gestapiste Julien Origas se rend avec des allemands dans un café de la rue Arago. Il pense que c’est là bas que se trouvent ses persécuteurs et à raison car deux hommes s’enfuient à son arrivée. Après échanges de coup de feu, les deux résistants sont arrêtés, l’un est blessé au bras et à la cuisse. Le café A la bonne cave est dynamité par les allemands juste après.

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06 Juillet . Des résistants Saint-Politains du réseau Centurie O.C.M. ainsi que d’autres résistants de différents mouvements sont fusillés, au total, c’est 23 personnes qui sont fusillés au Bouguen. A Lesneven, Pierre Loiselet, Albert Cavarec et Théophile Lécuyer sont arrêtés par les allemands. A Landerneau c’est le chanoine Marcel Kerbrat qui est arrêté.

Marcel Kerbrat

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13 Juillet . Une camionnette transportant du tabac entre Porspoder et Saint-Renan est raflée par la résistance pour ravitailler le maquis de Ploudalmézeau.

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14 Juillet . Le maquis de Saint-Méen est attaqué par le Kommando I.C. 343. On dénombre 9 victimes parmi les maquisards: Berlivet Jean, Nicolas Joseph, Gouriou Jean, Berthou Louis, Henry Roger, Le Bris Jean, Le Page Robert, Kerbrat François, Thépaut Louis. Dans le quartier du Douric, c’est 200 allemands qui envahissent les rues et pénètrent dans des maisons de résistants. Mais ils ne trouvent personne, en représailles, ils font sauter la maison de Laot, le beau-frère d’Yves Hall.

Berlivet Jean

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15 Juillet . Des membres du mouvement Défense de la France activement recherchés à Brest quittent la ville et prennent le maquis.

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18 Juillet . Un jeune F.T.F., Georges Melou, abat l’inspecteur français et tortionnaire Jean Blaise, responsable de l’enquête sur la mort de Le Normand. Le résistant abat le collaborationniste rue Saint-Marc à la hauteur de la rue Magenta. Hélas, l’inspecteur a le temps de faire feu lui aussi et de tuer Georges Melou.

Georges Melou

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19 Juillet . A la suite d’un Kidnapping sur une interprète de Bonne-Nouvelle (et maîtresse du lieutenant Roëder) par Yves Hall, les allemands arrêtent trois suspects. Deux sont relâchés mais le troisième, François Borczykovsky, de nationalité polonaise, est passé par les armes.

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20 Juillet  . Les Allemands évacuent Irvillac et Brélès.

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29 juillet . L’usine de produits chimiques de Pont-Christ en Plounévez-Lochrist est mitraillée par des avions alliés. La toiture et des appareils sont endommagés. Mathieu Donnart, chef des F.F.I. dans le Finistère, arrêté un mois auparavant, est fusillé à Pluméliau.

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01 Août . Le Général Patton parie avec Montgomery que ses troupes seront à Brest avant le samedi 05 Août au soir. Le groupe de résistance de Plouzané est intégré officiellement aux F.F.I.

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02 Août . Plouvien est évacuée par les Allemands. Hélas, ils repasseront par là six jours plus tard.

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Nuit du 02 au 03 Août . Vague de parachutage sur les cantons autours de Brest. Le maquis de Plougonvelin ne reçoit pas ses armes, le pilote juge la zone trop dangereuse. A Tréglonou c’est cinq avions qui livrent 25 tonnes de matériels. Ploudalmezeau, Plouescat, Lesneven et Guissény reçoivent leurs armes également.

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03 Août . L’insurrection générale est proclamée en Bretagne par le Général Koenig avec cette phrase: Le chapeau de Napoléon est-il toujours à Perros-Guirec ? Saint-Urbain est libérée. A Brest, l’électricité commence à manquer.

Le fameux rocher de Perros Guirec

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04 Août . Le général américain Patton déclare à ses hommes Prenez Brest! A Brest, les Allemands annoncent leur intention de défendre la ville et ordonnent l’évacuation massive de la population alors que Radio Londres diffuse un message destinés aux fonctionnaires leur demandant de rester à leurs postes. Les compagnie de parachutistes allemands qui occupent Bohars se replient sur Brest. Douze S.A.S Français sont largués sur St Urbain pour empêcher la destruction du pont de Plougastel. Une autre équipe de S.A.S du 3e RCP commandé par Sicaud est parachuté du côté de Trégarantec. Dans la nuit menant au 5 Août, le manoir de Trébabu est attaqué par des résistants, l’attaque est un échec.

(Cliquer sur l’image pour agrandir)

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05 Août . Onze des S.A.S Français attaquent le manoir de Kérizit vers 17h pour armer la résistance de Daoulas. L’opération est un échec et met en danger tout le bourg de Daoulas. Les Allemands se replient de Landunvez vers le Conquet et Brest. Le port de Brest est bombardé par la R.A.F, c’est le premier bombardement depuis le débarquement en Normandie. L’amiral allemand Schirmer accepte la requête de licenciement de 5000 ouvriers de l’arsenal demandée par Négadelle. Celui-ci voulant éviter que les ouvriers appuient l’œuvre de sabotage des installations portuaires au profit des Allemands. La délégation spéciale emmenée par Eusen font savoir au major allemand Habermass qu’il reste encore quelques 20 000 personnes à Brest et qu’il vaudrait mieux déclarer Brest « ville ouverte » mais l’officier refuse la requête. Le journal La Dépêche fait paraître un numéro spécial disant que l’avancée des Alliés a été stoppé en Normandie. le toit de la base sous-marine, 5 mètres d’épaisseur, est percé à deux reprises par des bombes Tallboy de 5.5 tonnes.

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06 Août . Un Allemand en civil est arrêté et exécuté à Irvillac. Tréglonou, Ploudaniel, Saint-Méen et Trégarantec sont libérées. Dans la soirée c’est le tour de Kersaint et Kersaint-Plabennec. Vers 15h à Ploudaniel, la résistance sabote du train départemental au niveau du Réléac’h. Les Américains du colonel Wall sont à Lesneven vers 21h. Le Maire de Lambézellec, Mr Kervern, décide de créer trois postes de secours supplémentaires à la Brasserie de Kérinou, à Keraloche et au Pilier-Rouge. Marcel Pirou dit Deumars (FTP) fait cacher une ambulance dans les locaux du patronage de l’Espérance de Recouvrance.

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Nuit du 06 au 07 Août . Des gars de la Défense Passive de Recouvrance vident consciencieusement les munitions que transportent des paysans requis par les Allemands dans le bassin rempli d’eau, que les occupants ont creusé dans la place Dixmude.

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07 Août . Au matin, à Tréouergat, la compagnie de Russes Blancs de l’Ost 633 rallie le Maquis de Kergoff, guidée par Mme Douillard. Un massacre de 42 civils à lieu en Penguerec à Gouesnou. Les troupes U.S sont aux abords de Brest. L’état de siège est déclaré à 15h, des FFI placardent des affiches signées « Somme Py » aux quatre coins de Brest (d’autres sources en parlent dès le 06 Août). La mairie de Brest est déplacée de l’Ecole professionnelle de Jeunes Filles à l’Ecole Nationale de Musique, rue d’aiguillon, pour se rapprocher le l’abri Sadi-Carnot. Au Bouguen, on fusille 27 prisonniers de Pontaniou en prévision de l’attaque U.S sur la ville. Aucun procès ne leur est accordé et leurs effets sont brûlés ce qui n’a pas rendu possible l’identification des victimes. La ville est bombardée par l’U.S Air Force, des tracts invitant les allemands à se rendre sont également lâchés sur Brest. Des parlementaires américains gagnent Brest pour négocier une reddition. A Daoulas, une colonne de parachutistes, en retraite vers Brest, met le feu à l’hôtel du Commerce. Son propriétaire, Mr Gabou, est abattu tandis qu’une grenade blesse mortellement Catherine Drechler à l’intérieur. Les communes de Plouédern, Coat-Méal, St Divy, Plourin et Le Drennec sont libérées ce jour. Du côté de Landéda, les phares de la Palue et de St Antoine sont évacués par les Allemands. A Lesneven, les FFI traquent les derniers allemands dans la commune. A Ploudaniel des FFI sont accrochés par deux ambulances allemandes qui tentent de traverser le bourg en tirant. Dans la soirée, Pierre Quéméneur, 21 ans, est abattu par les Allemands à Clécunan, ceux-ci cherchaient les S.A.S Français. Dans l’arsenal, Négadelle licencie les pompiers contre l’accord des allemands. Pensant être arrêté, ce dernier met les voiles et quitte Brest, il arrive à Gouesnou en plein massacre. Les Allemands évacuent Ploudalmézeau, le phare de l’île vierge ainsi que ceux de l’île Wrac’h et de Lanvaon. Gabriel Bizien est arrêté et battu à mort à Ploudalmézeau. La 6th DB U.S est stoppée au niveau de Milizac, clouée sur place par les tirs de plusieurs batteries allemandes dont la plus grosse, celle de Kéringar avec ses 280 mm. Le clocher de Milizac s’effondre après avoir était touché par l’artillerie allemande. La cie de résistants du canton de St Renan reçoit des armes en provenance d’un parachutage sur Plouguin.

Gabriel Bizien

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08 Août . Sept français sont fusillés à Créac’h Burguy en Guipavas. Les communes de Daoulas, l’Hôpital-Camfrout, Trémaouezan et Plouider sont débarrassés des Allemands. Les FFI libèrent Porspoder, Larret et Lanildut. La 6e DB U.S subit un lourd pilonnage à l’Ormeau en Plabennec; Bilan 43 morts. Le 266 régiment d’infanterie allemand est accroché à Kersaint alors qu’ils tentent de rentrer dans Brest. Le général allemand Spang passe à Lesneven vers 5h. Au Folgoët, 3 allemands qui cherchaient à rejoindre Brest sont tués. De même à Plouvien où un FFI abat un allemand; Furieux, ceci massacrent 15 personnes dont le recteur. Représailles également dans les environs de Cléder où l’armée allemande exécute 13 personnes. A Saint-Divy, François Jezégon est massacré dans un champ. Les Américains du 212ème bataillon d’artillerie font volte face et entament durement le 266 régiment d’infanterie. Martin Fürst, qu’on retrouvera plus tard au Conquet arrive à passer malgré les Américains. A Saint-Renan, la majorité de la garnison allemand plie bagage après avoir fait sauter leurs munitions. Dans les airs, au dessus de Brest, en plein jour, de nouvelles Tallboy sont larguées pour tenter de percer le toit de la base sous-marine. Dans Brest, vers 20h, des coups de feu sont tirés dans le quartier de St Louis sur un camion allemand se rendant à la Kommandantur. A 22h30, l’église est fouillée en présence du chanoine Courtet. De l’autre côté de la ville, à Recouvrance c’est un side-car qui est prit pour cible par des FFI dans les maisons de la rue de la Porte. Les allemands reçoivent des renforts et une fusillade nourrie éclate.

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09 Août . Une colonne de la 266° division d’infanterie allemande, qui se replie sur Brest, est attaquée et détruite par l’aviation U.S à Loc-Brévalaire et à Lanarvily. Le général Karl Spang, commandant de la 266° division est fait prisonnier. La population locale pille le matériel de la colonne. A Kereozen en Plabennec, 7 civils sont abattus par les allemands en déroute. Au Créac’h en Le-Drennec, la Cie FFI de Ploudaniel fait prisonniers 7 Italiens et 2 allemands. Bombardement du port de Brest par une soixantaine d’avions vers 16 et 20 heures; plusieurs sont abattus. Les américains occupent Guipavas et une patrouille parvient même à la mairie de Gouesnou. L’évacuation de la commune est déclarée par l’autorité municipale. Gouesnou Goarant, blessé la veille dans la maison de ses parents par un obus, succombe de ses blessures à l’Hôpital Ponchelet. Dans la soirée, les allemands échouent un pétrolier dans la passe Sud du port de commerce.

Gouesnou Goarant

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10 Août . Les Allemands évacuent Landerneau et Saint-Thonan. Lanarvily, Loc-Brévalaire et Lanrivoaré sont libérées également. A Brest, on renforce le ravitaillement par 29 tonnes de sucres en provenance de la brasserie de Kérinou tandis que le pétrolier qui obstrue la passe Sud du port de commerce depuis la veille est coulé. Les américains font sauter la conduite qui sert au refoulement de l’eau de Landerneau à Brest afin de réduire les ressources de l’occupant assiégé. Le lieutenant-colonel allemand Martin Fürst est désigné responsable de la poche du Conquet. Dans les environs de la gare du Drennec et de Kernéguez, la cie FFI de Ploudaniel fait 39 prisonniers allemands. A recouvrance, dans la nuit, Moussa Belhamel (22 ans), Mohamed Maza (27 ans) et Amed Sahael (46 ans), tous Algériens, sont fusillés par les allemands (d’après une rumeur mais plus vraisemblablement par la résistance) près du poste de Police de Recouvrance.

Martin Fürst

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11 Août . Landéda et Lannilis sont libérées. La station radar de la Kriegsmarine du Vougo à Plouguerneau capitule. Plusieurs vagues successives de bombardements surviennent dans cette seule journée, visant pour les premières principalement les installations allemandes situées à l’ouest de Brest comme le Fort du Mengant, le Fort du Petit Minou, la batterie côtière de Toulbroc’h en Plouzané, etc… Mais la plupart des bombes, larguées d’une altitude de 26 500 pieds, tombèrent dans l’eau. Une autre vague de bombardement touche le secteur de l’École Navale, d’autres les diverses installations portuaires brestoises. C’est pas moins de 1.200 tonnes qui sont larguées ce jour sur la ville, faisant 13 victimes parmi les civils. Le service d’eau est définitivement arrêté à St Pierre, les réservoirs étant endommagés. A Recouvrance, l’armée allemande arrête et fusille Jean Guennégan (37 ans) en représailles de la fusillade du 8 août.  Des preuves de son implication ayant été trouvées à son domicile de la rue du Pont. Victor Eusen reçoit plusieurs délégations de fonctionnaires voulant qu’il donne l’ordre d’abandonner la ville à tous, même à eux. Il s’y refuse et laisse la responsabilités à chacun. Les fonctionnaires insistent et excédé, Eusen lâche: Que ceux qui ont la pétoche fichent le camp, moi je reste.

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12 Août . Ploudalmézeau, Plouguin, Kernilis et Guipavas sont libérées par les Alliés. Au soir, par décision N° 5990/44, le général Allemand parachutiste Ramcke prend le commandement de toutes les troupes présentes dans la région Brestoise (d’autres sources parlent du 11). Dans les airs, au dessus de Brest, en plein jour, de nouvelles Tallboy sont larguées pour tenter de percer le toit de la base sous-marine tandis que les premiers obus (dont certains au phosphore) américains s’abattent sur la ville. On dénombre beaucoup de blessés et plusieurs morts chez les civils dont deux parmi les équipes de secours de Recouvrance; Madeleine Millour (23 ans) et Rosalie Carn (24 ans). Nerveux, des soldats allemands tirent sur des Français qui n’avaient pas d’intentions mauvaises. En mer, du ravitaillement est envoyé depuis Brest sur l’île d’Ouessant. A 22h10 les allemands font sauter le viaduc de Kerhuon.

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Nuit du 12 au 13 Août . Les allemands incendient l’église ainsi que l’école publique des filles de Gouesnou.

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13 Août . La délégation spéciale et son président, Victor Eusen obtiennent une trêve pour évacuer les brestois. Entre 15 000 et 23 000 civils quittent la ville durant les courtes trêves accordées de 17 à 20 heures et de 9 à 11 heures. Ne reste plus que 2 000 âmes sur les 80 000 que comptait Brest à cette période. Un attentat, probablement communiste, vise Pierre Branellec, responsable des Auxiliaires de la Défense Passive (A.D.P) de Brest. Blessé, ce dernier est évacué de la ville avec les réfugiés. A Saint-Pierre-Quilbignon, l’abri civil de la rue Armor est réquisitionné par le capitaine allemand Gussmer. Les communes de Logonna-Daoulas et Plouguerneau sont libérées. Des raids aériens américains visent l’École Navale, Saint-Marc, la pointe des Espagnols et les positions allemandes le long de la Penfeld. Les chasseurs-bombardiers agressent les fortifications au nord-ouest de la ville.

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14 Août . Vers 11 heures des bombardiers lâchent leur chargement sur Laninon, l’Ecole navale. Vers 18h30, les allemands, sur les dents, suspectent tout le monde et abatte le gardien de la paix Guy Le Quer (23 ans) dans la rue Louis-Pasteur. A 20h15 c’est une formation de 200 avions qui pilonne la rade-abri, coulant au passage le Clémenceau et le Gueydon. Après l’attaque aérienne, les FFI passent à l’action. A 20h30 on tire sur un camion allemand rue de Lyon à la mitraillette. Vers 22 heures, des coups de feu sont tirés dans le voisinage de la caserne Guépin. Le bruit court que des FFI dissimulés dans le clocher de l’église Saint-Louis tirent sur les patrouilles allemandes. A 23 heures L’état major perd la tête et fait mettre le feu à l’église avec des lance-flammes, la réduisant en miette. D’autres jeunes Français tirent sur les occupants dans la cour de la Platzkommandantur rue Fautras. Des détonations et fusillades retentissent un peu partout en ville sans pouvoir donner plus de précisions sur les lieux exacts. Des nombreuses arrestations ont lieu ce jour, notamment dans l’abri Wilson/Suffren; le président de la Délégation Spéciale Victor Eusen, le curé de Saint-Louis le chanoine Courtet, le commissaire central Charroy ainsi que d’autres policiers venus se recueillir devant le corps du policier Guy Le Quer.

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Nuit du 14 au 15 Août . Vers 1h30, le matelot-pompier Jean Rivoallan (23 ans) est abattu par deux allemands de la Toldt près de la porte de la corderie alors qu’il était en mission avec Jean Rohou. Vers 3 heures du matin, les cloches tombent du clocher rongé par les flammes, sonnant ainsi leur propre glas.

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15 Août . Deux jeunes femmes, accusés de collaboration  sont tondues à Irvillac. A Brest, le Platz Kommandant fait arrêter Victor Eusen et le chanoine Courtet qu’ils tiennent responsables des débordements en ville. A 10h30, un conseil de guerre allemand, présidé par Ramcke, délibère sur le sort des otages Français. Eusen proteste énergiquement et rétorque qu’il n’y a presque plus de civils et que ce sont les allemands les responsables. Les deux civils seront libérés vers 13h30 sur ordre de Ramcke ainsi que plusieurs autres otages fait entre le 14 et 15 Août. Mais des perquisitions sont en cours dans le quartier de Keravel. Le poste de secours du capitaine Menguy de la défense passive, situé dans la crypte, à Saint-Martin est vandalisé par les allemands, le poste de téléphone reliant le poste au P.C est détruit. On délocalise le poste de secours au n° 2 de la place de la Fraternité. Dans la soirée, les agents de Police encore présents sont désarmés et envoyé à Loperhet. Ceux de Pontanezen et de Lambezellec sont eux aussi désarmés et mis en demeure d’évacuer. Les attaques aériennes des alliés se concentrent sur les extérieurs de Brest.

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Nuit du 15 au 16 Août . Nuit très agitée, des dépôts de munitions sautent les uns après les autres. Les batteries allemandes de Kerjean à Saint-Marc tirent sur Plougastel par dessus le pont Albert-Louppe tandis que les américains ripostent en bombardant ces positions.

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16 Août . Des parachutistes allemands font un raid sur Braspart pour libérés et ramener sur Brest des soldats allemands retenus par des FFI. Les civils qui sont pris comme otages à Irvillac lors de ce raid seront emprisonnés au château de Brest. A Brest, dès 10h les quais du port de commerce commencent à être sabotés par les allemands. Les fossoyeurs manquent à l’appel et l’on doit réquisitionner la Marine pour enterrer les corps du 13 Août. Quatorze personnes seront enterrés à Kerfautras malgré la menace constante des bombardements. Les abris Sadi-Carnot et Wilson/Suffren sont réquisitionnés à moitié par les allemands. La commune de Guipronvel est libérée. A 12 heures, les allemands doivent abandonner le bourg de Plougastel. Vers 13 heures, l’ordre est d’évacuation est donné au Relecq-Kerhuon. Les alliés se focalisent sur Plougastel. Ils seraient avec des Tanks à 5Km de l’entrée de Brest sur la route de Guipavas. A Lambézellec, on distribue viande de porc et sucre aux civils. Un officier allemand catholique, averti Victor Eusen que le chanoine Courtet est encore menacé d’arrestation.

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17 Août . Le chanoine de Saint-Louis, Benjamin Courtet, menacé d’une nouvelle arrestation par les allemands, parvient à quitter la ville au matin. Vers 15h30 Brest même est bombardé par des avions lourds. Le temple protestant, le refuge d’Aiguillon et le boulevard Thiers sont particulièrement touchés. Le père Ricard doit intervenir pour empêcher les allemands de piller le refuge après les bombardements. On transfert alors les vivres du Refuge vers le Secours National au 32 rue du Château. Une bombe non éclatée se trouve dans la Banque de France, près du pont National. La bombe sera désamorcée grâce à l’intervention de messieurs Petit et Tromeur. Près de l’Abri des Bains-douches à Saint-Marc une grosse quantité de bombes est larguée. Une des rares ambulances de la Défense Passive chargée de vivres est confisquée par les Allemands.

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18 Août . Surement suite à des dénonciations, vers 11h, trois résistants FTPF sont arrêtés au 13 rue Coat-ar-Guéven puis fusillés 20 minutes plus tard dans la cour des coopérateurs, un magasin voisin. Ces résistants étaient Alfred Jameau, Jean-Pierre Gourlaouen et Marcel Cousquer. Un quatrième, Cariou, arrive à bousculer les allemands et à s’enfuir en direction du cinéma le Vox. Au même moment, Mr Eusen fait réquisitionner du tabac au 65 rue Jean-Jaurès. Hélas, les percepteurs, messieurs Tournellec, Thierry et Berton sont arrêtés par l’occupant qui confisquent le butin. les français sont libérés sur intervention du Maire. Les allemands dynamitent la rue Neuve et les incendies se multiplient à Recouvrance.

Plaque commémorative rue Coat-ar-Gueven

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19 Août . Alors que la bataille fait rage les corps des fusillés de Penguerec sont enterrés par Michel Gélébart et deux de ses employés.

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20 Août . Le VIIIe corps d’armée U.S installe son PC à Lesneven en vue de l’attaque sur Brest. Le colonel Faucher assiste à une réunion avec les officiers alliés, au Folgoët, afin de préparer le siège de Brest. Dirinon, La Forest-Landerneau et Pencran sont libérées. Plus de 300 allemands, assiégés par des FFI se rendent aux américains à St Pabu. Kerhuon est particulièrement bombardée.

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21 Août . Kerhuon est à nouveau la cible privilégiée des bombes. A Brest, les allemands dynamitent les escaliers des maisons en bordure de fortifications rue Colbert, haut de la rue du Château et de la rue Emile Zola. Une tranchée est réalisée pour relier l’Ecole primaire supérieure à l’abri Wilson. Deux soldats allemands, de la batterie de Kéredern, coupables de pillage sont fusillés. Les victimes des pillages reçoivent des bons de réquisition. A Lambézellec,  l’intendance allemande demande du personnel civil pour récolter des légumes dans des fermes abandonnés. Quand Mr Kervern demande quelle part sera attribuée à la population, les allemands abandonnent la réquisition de main d’œuvres. Vers 23 h, la mairie de St Marc est perquisitionnée par les Allemands qui cherche on ne sait quoi en tenant en respect, l’arme à la main, les volontaires de la Défense Passive.

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22 Août . Un largage massif de tracts est effectué. On note également la présence d’avions à double fuselage pour la première fois, des P38 américains. Le port du Fret est le lieu de négociations entre belligérants au sujet des prisonniers de guerre. Ces prisonniers américains fait durant les combats étaient gardés au château de Brest. A Gouesnou, trois tanks américains traversent le bourg et prennent le chemin de Kergroas; L’un d’eux est détruit par le feu de l’ennemi et les deux autres rebroussent chemin.

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23 Août . Sept chalutiers armés de la 7° Vorposten-Flotille tentent de s’échapper de la rade, ils sont coulés par la marine anglaise dans la baie d’Audierne. 72 marins de la 1° flottille sont incorporés dans une compagnie d’intervention du lieutenant List. L’abri Wilson-Suffren est réquisitionné par les allemands, les civils doivent se replier vers Sadi-Carnot (une autre source évoque ce fait le 24/08). Le centre de Brest est visé par l’artillerie terrestre U.S. La boutique Dames de France liquide ses réserves, malgré les bombardements, il y a encore pas mal de clients. La radio diffuse la Libération de Paris mais pour les Brestois, le cœur n’est pas à la fête. L’artillerie allemande de Kervélédan bombarde Saint-Renan sur son extrémité. La Cie du canton de Saint-Renan est aux environs de Lanrivoaré. La Cie de Lannilis elle est au niveau de Milizac.

Tirs depuis le HMS Mauritius sur les navires allemands dans la baie d’Audierne.

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24 Août . L’aviation U.S bombarde Brest vers 12h10, le port de commerce est visé par une centaine d’avions tandis que les dépôts de carburant flambent. L’église des Carmes brûle. Le-Relecq-Kerhuon est sérieusement bombardée. La poudrerie Saint-Nicolas est elle aussi la proie des flammes. Dans la presqu’île de Plougastel on se bat en rase campagne. L’effort Américain est fait au niveau de Guipavas tandis qu’on bombarde allègrement le fort Montbarey. A Lambézellec le clocher est incendié et l’on dénombre plusieurs tués et blessés suite à des tirs d’artillerie, tandis que les allemands fouillent et pillent les commerces et maisons abandonnées. A Locmaria-Plouzané, en Kerscao une patrouille allemande et le projecteur DCA sont pris pour cible par un avion américain P38. La commune de Saint-Renan est libérée. Plouarzel est partiellement libérée, ne reste que la pointe de Corsen mais celle-ci est isolée par trois compagnies de FFI.

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25 Août . Un groupe composé de 4 chars du 709th, appuyés par des mortiers de 81mm de la compagnie C du 2nd Rangers quittent leurs positions au sud de Lanrivoaré, atteignent Plouarzel et se dirigent vers la Pointe de Corsen. Ce même jour, la compagnie « Russes » de l’ost 633 ayant fait défection aux allemands, se met en place de chaque côté de la route menant de Trézien à Corsen, la 1ere compagnie du Bataillon Ploudalmézeau progressant vers l’ancienne batterie française de Porsmoguer. En mer, le cuirassé Anglais « HMS Warspite » et son escorte, engagent le combat au large de Ploudalmézeau. Ils rasent le fort de Kéranroux et ciblent les batteries et installations allemandes à Montbarey, Kéringar, Toulbroc’h et aux Rospects. Raid aérien sur le Fort du Corbeau à Plougastel-Daoulas, Brest et Lambézellec subissent eux aussi les bombes et l’artillerie. Les marins FFI et les pêcheurs de l’île de Molène, sous les ordres de l’abbé Kériel, profitent de la présence du Warspite pour attaquer par surprise la garnison allemande de l’île qui sont obligés de se replier sur Ouessant. L’île de Molène est donc libérée ce jour. A Brest, l’amiral Négadelle, responsable de la Marine, décède suite à l’effondrement d’une maison près de la rue Pasteur. L’ingénieur Ravaud qui l’accompagne a lui une main et l’avant-bras gauche broyés. Les obus pleuvent sur Brest, forçant Mr Eusen à transférer ce qui reste des services de la Rue d’Aiguillon à l’abri Sadi-Carnot. La ville subit un pillage en règle par l’occupant, la Défense Passive récupère les restes. Lambézellec est la cible de nombreux tirs, plusieurs victimes et blessés sont à déplorer. A Saint-Marc, 200 personnes en provenance du Relecq-Kerhuon sont évacués vers l’Ouest. Il y a des agriculteurs avec leur bétails parmi le convoi, les allemands se servent au passage dans le cheptel. L’église de Bohars est détruite.

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Nuit du 25 au 26 Août . L’aviation U.S déverse moult bombes sur le centre-ville de Brest. Le quartier de la rue Neptune est particulièrement touché.

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26 Août . Dès 7 heures, les tirs d’artillerie reprennent. A 8 heures le commandant Claquin fait évacuer le 3 de la rue Neptune et dirige les survivants vers l’abri Sadi-Carnot. Au même moment à Saint-Martin, le poste de la Défense Passive est fouillé par les Allemands. La R.A.F avec 300 avions bombarde la région brestoise. L’église de Lambézellec est touchée, des habitants de la commune se replie sur Brest vers Sadi-Carnot. Vers midi, deux majors allemands, dont Habermas, tentent de réquisitionner l’abri de Ponchelet mais le Dr Lafferre refuse et menace les allemands qui n’insistent pas. A 17 heures, les Allemands dynamitent l’arche Nord du pont Albert-Louppe, isolant Brest un peu plus. Cependant, de l’autre côté, au Nord-Ouest de Brest, Guilers est libérée. De nombreux raids aériens ont lieu dans cette seule journée, sur la Pointe Saint-Mathieu, sur l’Île-Longue, sur le quartier de Kérinou à Brest, sur la Pointe des Espagnols, sur le fort de Cornouaille et le fort Robert dans la Presqu’île de Roscanvel. A Plouzané les combats entre américains et paras allemands sont au maximum. Les américains progressent également vers le Nord de Locmaria-Plouzané.

Pont Albert-Louppe

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27 Août . Plouzané est libérée dans la matinée. Le bourg de Locmaria-Plouzané est libéré par les hommes du 2nd Rangers U.S suivi vers 11h30 de l’Infanterie et de 3 chars légers. A Brest, la préfecture maritime est la proie des flammes tandis qu’on transfert le PC de la Défense Passive au 47 rue Victor Hugo. Le clocher de l’église de Lambézellec est détruit par un obus américain. Le Major Stroh est abattu, son avion s’écrase à Gouesnou. Dans la nuit du 27 au 28, la batterie de Roc’h-Glass à Lambézellec-Gouesnou Sud tombe.

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28 Août . Sur ordre de Ramcke, des démolitions sont entreprises dans Brest, notamment dans les ateliers de l’Arsenal et sur le port de commerce (d’autres sources évoquent l’ordre le 26 Août). La pointe de Corsen tombe grâce aux efforts des FFI et américains, 59 prisonniers allemands sont fait dont 3 officiers. La commune de Plougastel-Daoulas est libérée. La station radar qui surplombe toute la région à Kervélédan en Ploumoguer tombe ce jour là vers midi par le 2nd Rangers et les FFI qui font 89 prisonniers, il y a au moins 10 morts chez les Allemands. La commune de Ploumoguer est libérée mais des combats subsisteront jusqu’au 10 Septembre. Victor Eusen et le sergent fourrier Raymond Palu tente d’aller négocier une trêve avec les américains. Auguste Kervern fait évacuer à Lambézellec l’abri du Moulin-à-Poudre, les habitants de Loscoat et de Kercastrec.

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29 Août . La commune de Plouarzel est totalement libérée avec la reddition de la pointe de Corsen. Eusen et Palu reçoivent une réponse négative de la part des Américains, ils retournent à Brest. Les américains progressent vers Brest.

6ème Division Blindée U.S à Plouarzel

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30 Août . Les combats cessent dans la presqu’île de Plougaste-Daoulas. Eusen et Palu parviennent enfin à regagner le centre ville et annoncent la mauvaise nouvelle du refus Américains. Ramcke vient visiter l’abri Sadi-Carnot, il félicite les pompiers et déplore que la collaboration entre son pays et la France n’ait pas été à la hauteur de ses espérances. Il évoque également les pilotes nègres américains qui rasent la ville. A Locmaria-Plouzané les américains font évacuer la population civile, précaution non superflue car la batterie de Kéringar tire sur la commune. Le colonel Faucher adresse une note aux maires de Locmaria-Plouzané, Plouzané et Ploumoguer pour leur demander de désigner des hommes qualifiés comme gardes champêtres afin de contrôler les identités des inconnus qui circulent dans ces communes.

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31 Août . La commune de Lampaul-Plouarzel est libérée.

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01 Septembre . Bien qu’il n’y avait plus de soldats allemands en casernement depuis Juillet, Milizac n’est libérée que ce jour. Vers 9 heures raid aérien sur Brest. Puis ceux sont les 240 mm U.S qui entrent dans la danse.

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02 Septembre . Une partie du Relecq-Kerhuon est libérée. A Brest, les allemands dynamitent plusieurs maisons et commerces dans le quartier du Château. le 5th Rangers américain tente de conquérir Toulbroc’h. Il faut exactement six minutes aux 60 rangers pour venir à bout des 5 officiers et 237 hommes de troupes allemands, qui sont fait prisonniers.

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03 Septembre . Le pont National (futur pont de Recouvrance) est détruit. La péninsule de Crozon est soumise à un important bombardement aérien de l’USAAF afin de détruire 16 positions allemandes, hélas, le village de Telgruc est presque rasé et l’on compte une soixantaine de morts civils et FFI et une quinzaine de soldats U.S. La batterie de Toulbroch est prise par les américains qui font 247 prisonniers. La colline 103 de Cocastel en Plouzané est prise après un rude combat entre le 175th U.S et le 12° compagnie du 2° para allemand. Raid subit également un raid aérien. A Brest, Ramcke convoque Eusen et lui donne l’ordre de faire évacuer les derniers civils de la ville de Brest afin de libérer tous les abris pour les soldats allemands. Contre-ordre est donné un peu plus tard à la seule condition que les civils ne doivent plus sortir des abris.

Pont National à la libération.

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04 Septembre . Le dernier U-boot (U 256) de la 9° flottille encore en état de prendre la mer quitte Brest, commandé par le Korvetten-Kapitän Heinrich Lehmann-Willenbrock. Le village de la Trinité ainsi que le fort du Minou sont libérés ainsi que l’île d’Ouessant.

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05 Septembre . Le fort du Mengant en Plouzané capitule. La totalité du Relecq-Kerhuon est libérée. La batterie de Keringar tire sur St Renan, 5 civils sont tués. Du côté de Brest, l’aviation pilonne sans relâche les positions allemandes en larguant près de 35 000 tonnes de bombes par 1060 avions durant toute la journée. L’artillerie U.S n’est pas en reste. Crédit Photo – Batterie de Keringar – ECPAD

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06 Septembre . Brest est bombardée, le Kiosque de la place Wilson s’effondre, tout le centre est en feu. Bohars est libérée. A Landunvez, des avions britanniques se trompent de cible et bombarde un carrefour; Bilan 4 morts civils. Le fort du Dellec tombe à son tour aux mains des américains. Des FTP du groupe Deumars tombent dans une embuscade à Keryvin-Vao en Plougonvelin; Trois sont tués ou achevés (dont Marcel Pirou, chef du groupe) sur le coup, trois autres décéderont de leurs blessures.

Marcel PIROU – Alias Deumars

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07 Septembre . Bourg-Blanc est libéré. A Brest, un incendie fait rage et les quelques pompiers restant luttent toute la journée pour le conjurer. La tour de l’église Saint-Louis, déjà amochée, s’écroule. Vers 10 heures les bombardements reprennent mais moins intenses que les derniers jours. A 18 heures les tirs et bombardement reprennent. Les soldats américains investissent le bourg de Bohars et y font évacuer les civils.

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08 Septembre . Le fort de Bertheaume et le bourg de Plougonvelin sont libérés grâces aux FFI de Lannilis et du canton de Saint Renan avec l’appuie des américains de la 29th et du 2nd Rangers. Un char Sherman est endommagé au Trez Hir. Les alliés progressent vers Trémeur et Kéringar. La commune de Trébabu est libérée. A Brest, une messe est célébrée dans les abris pour le pardon du Folgoët. A Sadi-Carnot, c’est le révérend Ricard qui officie. Les bombardements commencent à 8h30 et à 10h30 l’artillerie prend le relais. Les Américains sont à Loscoat en Lambézellec. Le Maire Kervern fait descendre tous les habitants encore présents dans l’abri. A 17h l’artillerie et les bombes retombent sur Lambézellec, à 19h c’est l’accalmie, on peut évacuer les blessés vers l’hôpital maritime de Brest. Les immeubles de la Dépêche de Brest et de l’Ouest et le Crédit Lyonnais brûlent. Du côté de Bohars, les américains prennent la batterie de Kerognan puis attaque le château de Kerguillo qui brûle.

Château de Kerguillo

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09 Septembre . Vers 2h du matin, c’est la tragédie de l’Abri Sadi-Carnot. Au moins 373 civils dont Victor Eusen périssent dans l’abri. Du côté des Allemands, on parle de 500 à 600 victimes. A l’ouest de Brest, vers 13h, c’est la reddition des Allemands dans la poche Plougonvelin / Le Conquet. Au même moment c’est Lambézellec qui est libéré. Les américains arrivent par la route de Pontanézen, conduits par Mme Marchadour. Le frère de Jean Roudaut guide un détachement U.S vers la batterie de Kéredern qui tombera peu après. Mr Miriel est nommé chef de la délégation spéciale à la suite de la mort d’Eusen. Malheureusement, il est blessé peu après par un éclat d’obus sur la place Wilson. La délégation spéciale porte réclamation auprès des autorités allemandes suite à la tragédie de l’abri Sadi-Carnot. Un transfert de GI’s prisonniers est fait vers le Fret. Des soldats allemands se rendent au Maire de St Marc qui décide de hisser le drapeau Français sur le mairie.

Entrée de l’abri Sadi Carnot après la catastrophe

LA CATASTROPHE DE L’ABRI SADI CARNOT

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10 Septembre . Vers 10 à Lambézellec, les couleurs Françaises sont hissés en présence du major Crafts et d’un officier Écossais. Les derniers bastions de Kermorvan et Ilien se rendent, au total près de 400 Allemands sont fait prisonniers. Deux femmes sont tondues dans le jardin de la mairie à Plougonvelin. Gouesnou et Ploumoguer sont libérées. A Brest, une patrouille de la Marine Française commandée par le commissaire Deshaies aide les américains à faire une cinquantaine de prisonniers à l’Octroi. A 17h, un détachement américain arrive à l’hôpital Ponchelet. Une partie de la Délégation spéciale rencontre des Américains rue Kerjaouen; c’est le premier contact officiel entre l’autorité Française et les troupes U.S. Le quartier de St Marc à Brest est libéré par les américains tandis que d’autres sont à St Martin. A l’ouest de ce quartier, le poste de secours de la Défense Passive à l’angle de la rue Jean Jaurès et de l’allée du cimetière est transformé en poste de tir par les allemands alors que la Défense passive est toujours à l’œuvre. A Recouvrance la maison du Dr Salaün prend feu et menace la cave de la rue de la Porte où sont abrités les derniers défenseurs civils du quartier.

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11 Septembre . A 7h place Sadi-Carnot, l’instituteur Lemeur et le cuisinier Deniel sont tués. Le lieutenant-colonel Louis Faucher reçoit la Bronze Star par Gerhardt, commandant de la 29e DI U.S pour la contribution des FFI à la réduction de la poche du Conquet. Dans le quartier de St martin les combats font rage. Les pertes chez les GI’s sont importantes dont plusieurs dans le cimetière de St Martin. Mme Madoc, en pleine bataille ramène trois vieillards sinistrés de la rue de la vierge au poste de secours de St Martin. Dans ce poste, les allemands sont neutralisés par la Défense Passive. De l’autre côté de la ville, les Américains sont au Portzic, au Questel et à Penfeld au niveau de l’hopital Maritime.  A Recouvrance les incendies font rage dans la rue de la Porte, rue Lapérouse.

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12 Septembre . Au matin, les chars crocodiles du 141 R.A.C sont à Locmaria-Plouzané, ils se dirigent vers le fort Montbarey. Les américains ne tardent pas à prendre position dans le poste de secours à St Martin. A Kerangoff les parachutistes réquisitionne l’abri de la Défense passive place Joseph-Gouëz à 15h. Vers 16h Mr Jestin et Mr Raguenès essaient de joindre le général Ramcke, pour intervenir au sujet de la requisition de l’abri. Les parachutistes les en dissuadent. Au final, vers 20h les allemands plient bagages en emportant avec eux le ravitaillement de la Défense Passive. Dans le centre ville, au 32 rue Voltaire, le PC de la Défense Passive est ravagé par les flammes. La rue traverse est rebaptisée rue Victor Eusen par la nouvelle équipe municipale.

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13 Septembre . Des obusiers américains sont à l’oeuvre depuis le château, miraculeusement épargné, de Kerstears. A l’ouest, le verrou allemand à Plouzané situé dans la ferme d’Ilioc cède, ouvrant l’accès du fort de Keranroux et de St-Pierre-Quilbignon aux américains. Middleton fait parvenir à Ramcke une proposition de reddition, celui-ci la refuse en répondant « Je dois décliner votre proposition« . Dans la rue Victor Hugo, un duel a mort est engagé entre les deux bélligéreants quand une dame âgée, soigneusement habillée déambule dans la rue. les tirs s’arrêtent, on entend même des rires. La dame progresse en direction du poste de secours pour y annoncer que son voisin, Mr Jean, ancien capitaine de l’Enez Eussa, a été tué et que son corps gît sur le trottoir. Sitôt la dame dans le poste de secours, les tirs reprennent avec acharnement. A l’abri Joseph-Gouëz des parachutistes perquisitionnent en prétendant qu’il y aurait un poste radio en contact avec les alliés à l’intérieur. Les Allemands commencent à se terrer devant la maison Lullien, à l’angle des rues Traverse et Voltaire. A 19h30, après une fouille, des médecins de la Défense Passive dont, Pouliquen, Fortin et les infirmiers Alexandre Le Roux et Mme Poitou Duplessis sont arrêtés par les allemands. L’Annexion est presque entièrement libérée. les FFI du canton de St Renan sont tous rappelés à St Renan afin de préparer l’attaque en vue de Brest.

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Nuit du 13 au 14 Septembre . A Kerangoff, l’église prend feu.

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14 Septembre . La commune de Guilers est libérée. Brest est bombardée. Au 47 de la rue Victor Hugo, vers 15h, les américains pénètrent dans le poste de secours. Quatre Todt sont fait prisonniers, ils se disent Autrichiens, comme souvent pour éviter les représailles. le poste est transformé en parc à munitions. L’artillerie et l’aviation U.S tirent toujours sur l’église de Kerbonne et sur Recouvrance. La maison où se trouve la Défense Passive est touchée, ils évacuent au 8 rue Borda. L’Ecole Navale subit un bombardement aérien.

Document conservé aux archives de Brest

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15 Septembre . Guipavas est libérée. A Brest, c’est le quartier de St Martin qui est complètement libre, seuls quelques obus allemands tombent encore. Vers 2h du matin, les allemands préviennent la Défense Passive à Kerangoff qu’ils vont faire sauter leurs derniers canons et la poudrière à Kerbonne. A 2h30 c’est un tremblement de terre, les allemands on tout fait sauter. Toute la nuit les batteries tirent sur St-Pierre.

Batterie de Kerbonne

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16 Septembre . Le Bunker de Keranroux est pris par les Américains. Saint-Marc est sous contrôle et des éléments avancés dégagent le haut du boulevard Gambetta et la rue Victor Hugo. Vers 15h les américains sont tout proche de l’abri de la défense passive mais la batterie de Kerbonne résiste encore. L’armée U.S parvient à entrer au soir dans St Pierre-Quilbignon, ils se camouflent derrière les haies à Keroudot. La clinique du docteur Pouliquen est touchée par un obus au phosphore, on la déménage rapidement dans la cave Esders. Une brèche a été faite aux remparts de la ville. Le fort Montbarey tombe aux mains des américains avec l’aide du 141 R.A.C Britanniques et de leurs chars Crocodiles lance-flammes.

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17 Septembre . Crozon est libéré par le 121st Inf U.S à 20h. A Brest, la batterie de Kerbonne tombe à 14h. Le curé de St Pierre offre du vin aux GI’s. Le quartier est particulièrement meurtri et un grand nombres de chevaux crevés pourrissent, rendant horrible l’air respirable. Les deux fils Bizien et Quemeneur ramènent aux américains plusieurs centaines d’Allemands prisonniers. Les américains sont à Recouvrance vers 18h. Ils réconfortent les 8 personnes du groupe de secours qui étaient terrés dans une cave. D’autres éléments sont descendus par la rive gauche de la Penfeld jusqu’à l’hôpital maritime qui est en train de brûler. Le groupe de fusiliers-marins qui combat sous les ordres de Deshaies tente de pénétrer dans Brest intra-muros par les égouts, la tentative échoue car les issues sont obstruées par les bombardements. Les prisonniers de la Défense passive fait le 13 sont libérés pourtant il avait été très sérieusement question de les fusiller.

Raymond Deshaies

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Nuit du 17 au 18 Septembre . Ramcke, avec une trentaine d’hommes, traverse la rade sur un bateau de pêche et se terre à Roscanvel où il entend bien continuer la lutte (d’autres sources évoquent la traversée le 16 Septembre).

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18 Septembre . A 15h, le colonel Erich Pietzowka se rend devant le colonel Chester J. Hirschfelder, chef du 9e régiment de la 2e division d’infanterie U.S. Le lieutenant colonel Faucher, chef des FFI dans le Finistère Nord est également présent. Il en est de même pour le général Von der Mosel qui était chargé de défendre la partie Ouest de Brest. A 15h15, le comissaire en chef Deshaies et ses fusiliers-marins hissent le drapeau Français à la préfecture Maritime. Le capitaine de vaisseau Lucas, nouveau préfet maritime, fait hisser les couleurs Françaises devant la porte tourville. C’est le commandant Pont qui avait eu la douleur en Juin 1940 de les baisser qui hisse lui même le drapeau pieusement conservé par les marins pompiers. A 18h c’est le Cdt Rauch du 343 ID qui se rend au cap de la chèvre.

Jean Dolou, hissant le drapeau à la Préfecture Maritime

EN SAVOIR PLUS SUR LE GROUPE DE JEAN DOLOU

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19 Septembre . Le général Ramcke est capturé à 19h à Roscanvel, dans le fort de Quélern, sur la presqu’île de Crozon. C’est la reddition totale des Allemands, fin de la Bataille de Brest. Sur la place Anatole France, devant les débris du monument aux Morts, le major général Troy H. Middleton, commandant du VIIIe corps d’armée U.S remet la villes à Jules Lullien, président par intérim de la Délégation spéciale. Au château de Brest, on libère Louis Kerdiles qui était le dernier prisonnier. C’était le gardien du stock entreposé dans le château, enfermé par les allemands car il refusait de les servir.

Hermann Ramcke

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20 Septembre . Remise des clés de la ville par le général américain Troy H. Middleton à Jules Lullien, le maire, en présence de l’armée américaine et des autorités communales françaises.

Archives de Brest – 2Fi02464

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26 Septembre . Le préfet du Finistère nomme une délégation spéciale pour administrer Plougonvelin suite à l’arrestation du Maire Le Goasguen.

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27 Septembre . Une équipe de six volontaires descend dans l’abri Sadi Carnot pour l’identification des corps.

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28 Septembre . Winston Churchill déclare: « Nous tenons déjà Brest, Le Havre, Dieppe, Boulogne et Anvers. Nous sommes en partie redevables de tout cela au soulèvement généralisé du maquis français et à la lutte qu’il a menée. »

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03 Octobre . Brest s’agrandie, sous l’impulsion de Victor Le Gorgeu, en absorbant les communes voisines de Lambézellec, Saint-Marc et Saint-Pierre-Quilbignon.

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02 Novembre . Le préfet du Finistère nomme une délégation spéciale pour administrer Saint-Renan.

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11 Décembre . Un soldat allemand, Ludwig Kriegl, 43 ans, meurt au château de Kerbabu.

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