01 Janvier . De 15 heures à 16 heures, les Brestois, dans l’ensemble, respecte l’heure de recueillement et de deuil recommandé depuis Londres par Charles de Gaulle. Alerte aérienne vers 20 heures. Le groupe de résistance ELIE abat deux soldats allemands rue Kerfautras. L’opération est menée par Louis Elie, Georges Bernard, Albert Muller, Joseph Prigent et Henri Auffret.

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02 Janvier . Les raids aériens anglais reprennent dès le matin.

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Nuit du 03 au 04 Janvier . Vers 2h15, un bombardement touche le centre ville de Brest.

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04 Janvier . A 14 heures, l’alerte est donnée après le passage d’un avion de reconnaissance. A 18 heures, des bombardiers anglais ciblent Brest, le monument Américain du cours Dajot fut en partie descellé. Une aile du musée place Sadi-Carnot est détruite. Parmi les victimes civiles, Mme Quélennec et son fils Marcel (10 ans) seront touchés par des éclats durant les tirs de DCA et devront être amputé d’une jambe chacun. Deux agents Gaullistes, Paul Bocq et Henri Adam sont remis au service de l’Abwerh à Brest après leur arrestation quelques jours avant à Douarnenez.

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Nuit du 04 au 05 Janvier . Une formation de 53 avions de la R.A.F bombardent des navires allemands.

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Nuit du 05 au 06 Janvier . Une formation de 12 Hampden de la R.A.F larguent des mines dans la rade.

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07 Janvier . 315 chômeurs du département de la Seine arrivent à Brest pour être employés par la Todt. Ils sont hébergés au collège Saint-Louis.

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Nuit du 10 au 11 Janvier . Une formation de 12 Whitley de la R.A.F bombardent des navires allemands.

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12 Janvier . Vers 14 heures des avions alliés de reconnaissance sont aperçus dans le ciel Brestois. A 20 heures c’est une formation de 26 avions de la R.A.F qui bombarde les installations allemandes jusqu’à 22h30. Cinq immeubles seront détruits, plusieurs autres endommagés. Le bilan humain est de 5 morts et 9 blessés pour la population civile. Parmi les maisons touchées, celle de la famille Hautecoeur rue des Hortensias à Prat Ledan, dont deux fils, Jean-Pierre (8 mois) et André (17 ans) furent tués. Au Landais, c’est le couple Kervisien qui est tué dans leur maison.

Maison des Kervisien

Crédit photo – Archives de Brest (2Fi05068)

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13 Janvier . Inscription à la craie sur le mur de la Préfecture maritime, rue de Siam: Vive de Gaulle ! Vive Pétain ! On les aura les Boches !

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15 Janvier . Accusés de faire passer passer des pilotes Anglais, les pêcheurs sont contraints de rester à terre, la pêche est désormais interdite en mer dans le Finistère. La sanction sera levé peu de temps après et ajustée en: Pêche interdite de 18 à 9 heures du matin. On dénombre une dizaine de tracts différents jonchant la voie publique à raison de plusieurs milliers d’exemplaires.

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16 Janvier . Il neige à Brest, mais cela ne freine par les avions anglais qui effectuent un nouveau raid.

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17 Janvier . Le maire est contraint, par le Kriegskommandant, d’apposer un ultimatum menaçant envers les brestois qui accusent les allemands (à tort) des bombardements pour tenter d’endiguer la colère.

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18 Janvier . Le sous-préfet de Brest, Jean Servain, et la municipalité de Brest sont convoqués à la Kreiskommandantur pour y subir des remontrances. Les Allemands regrettent que la population soit de plus en plus hostile à l’occupation. Ils signalent d’ailleurs que dans la rue Algésiras on a relevé un dessin représentant deux cochons habillés en soldats allemands et présentant les armes, tandis qu’aux halles Saint-Martin on note l’inscription anti-allemands suivante: Nous manquons de beurre et de lait et, cependant, nous sommes entourés d’une bande de vaches.

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20 Janvier . La Feldkommandantur abandonne le projet d’ouvrir une maison de tolérance à l’Hôtel de France et décide de l’ouvrir à l’Hôtel du Château, rue du Château.

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21 Janvier . A Locmaria-Plouzané, des civils sont réquisitionnés par l’occupant pour récupérer un pistolet tombé la veille dans les toilettes. L’opération est menée en vain, le soldat menace de tout faire détruire si il ne le récupère pas. Il sera muté quelques temps après l’incident.

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23 Janvier . Inscription à la craie près de la porte Foy: Hitler demande un tailleur pour recoudre la Manche.

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26 Janvier . Deux sacs d’ordures sont déversés dans des réserves de farine de la Wehrmacht; Des arrestations suivront.

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01 Février . Le croiseur lourd allemand Admiral Hipper appareille. Les anglais bombardent à nouveau Brest mais cette fois la D.C.A parvient à toucher un des appareils qui va s’abattre du côté de Plouescat. On arrête Mr Deseutre, Guilleminot et Botsun, propagandistes du mouvement collaborationniste Le Feu. L’armée allemande intervient pour les faire remettre en liberté.

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Nuit du 02 au 03 Février . Une formation de 12 Hampden de la R.A.F bombarde les navires allemands.

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Nuit du 03 au 04 Février . Une formation de 7 Wellington de la R.A.F largue des mines dans la rade.

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Nuit du 04 au 05 Février . Une partie d’une formation de 38 Wellington (l’autre cible étant le Havre) de la R.A.F bombarde des navires allemands; un coup direct sur un croiseur revendiqué.

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10 Février . A 9h20, Jean-Auguste Quéméneur, 22 ans, cultivateur originaire de Ploumoguer, est fusillé au Bouguen pour avoir été surpris à couper des fils téléphoniques aux environs du Faou.

Affiche conservée aux Archives de Brest (6Fi2715)

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11 Février . Les lignes de communications entre le fort de Keranroux et le fort Montbarey sont sabotées.

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13 Février . La Mairie de Brest fait gardée par la population, du 12 au 26, des affiches allemandes vandalisées. C’est la punition infligée par l’occupant. Un communiqué l’annonçant paraît ce jour.

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15 Février . Vers 18 heures, trois Bristol Beaufort du 217E escadron de la R.A.F attaquent Brest mais les trois sont abattus. Le premier s’écrase entre Saint-Divy et La Forest-Landerneau. Trois aviateurs arrivent à sauter en parachute mais sont fait prisonniers, James Sheridan (25 ans) lui n’a pas cette chance. Son corps ne sera découvert que deux mois après le crash et enterré avec les honneurs à la Forest-Landerneau. Le second Bristol Beaufort tombe en mer et le troisième à Saint-Pabu. L’équipage complet de ce dernier est enterré à Lannilis; William Abbot (22 ans), Arthur Beeden (18 ans), Ronald Gair (22 ans) et Joseph Webster (qui décède trois jours plus tard de ces blessures).

Sépulture du pilote abattu à La Forest-Landerneau

Crédit photo – Gildas Priol

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Nuit du 21 au 22 Février . Une formation de 42 Hampden de la R.A.F largue des mines dans la rade.

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Nuit du 22 au 23 Février . Une formation de 11 Wellington de la R.A.F bombarde les navires allemands. Quatre appareils sont touchés et s’écrasent à leur retour en Angleterre.

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24 Février . Par la presse, l’occupant fait savoir que la vente de spiritueux (sauf vin et bière) est défendue à partir de 18 heures dans les débits de Brest, Lambézellec, Saint-Pierre et Saint-Marc.

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Nuit du 24 au 25 Février . Une formation de 57 appareils (30 Wellington, 18 Hampden, 6 Manchester, 3 Stirling) de la R.A.F bombarde les navires allemands. Un Manchester se crash au retour. L’immeuble Madec au 129 rue de Verdun est écorché sans pour autant faire de blessé. Rue de la Fraternité ce sont les maisons Corre et Cousquer qui ont reçu des bombes n’ayant pas explosé. Les français reçoivent l’autorisation de tenter le désamorçage de la bombe de la maison Cousquer et parviennent ainsi à sauver la maison. Le désamorçage est l’oeuvre de Mr Le Lann, agent technique à la pyrotechnie Saint-Nicolas avec l’aide de Mr Cousquer, Le Gall et deux cantonniers municipaux. Pour la maison Corre, les allemands ne voulait pas voir les français intervenir car elle était réquisitionnée par l’occupant. Les allemands provoque l’explosion de la bombe qui détruit complètement la maison et en abîme d’autres. Il y a bien d’autres dégâts, notamment le gaz qui est coupé suite à des dégâts sur l’usine.

(Cliquer sur l’image pour l’agrandir)

Crédit photo – La Dépêche de Brest

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25 Février . Le croiseur lourd allemand Admiral Hipper est de retour à Brest.

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26 Février . Le Vice-amiral allemand; Lothar von Arnaud de la Périère, commandant de la Marine à Brest, est tué dans un accident d’aviation entre Strasbourg et Paris.

Lothar von Arnaud de la Périère

Crédit photo – Staatsbibliothek zu Berlin

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27 Février . Dans l’après-midi, les artificiers allemands font sauter une bombe non explosée près du théâtre.

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28 Février . La Kreiskommandantur (Caserne Guépin) émet par la presse un rappel sur la possession d’armes à feu: Quiconque trouvé en possession d’une arme sera fusillé. Onze résistants du groupe ELIE attaquent la batterie D.C.A aux Quatre-Chemins près de la rue Carnot. L’attaque échoue et les résistants se replient sans qu’il y ait de victimes à déplorer. Alerte aérienne à 21h15 au dessus de Brest.

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02 Mars . Une bagarre se déroule au café Luguern de la place Simon entre allemands et français mais le maire Yves Jaouen est averti et fait cesser la querelle. Vers 21h30 l’alerte retentit en même temps que la D.C.A, bombardement en cours sur la ville qui se terminera vers 00h15. Durant ce bombardement, Mme Rousseau, 55 ans, fut tuée sur le coup dans la rue Edouard Corbière. Un avion anglais est abattu par la D.C.A lors de ce raid.

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03 Mars . A la Roche-Maurice, vers 1h45 une bombe frappe la ferme de la famille Léon; 3 victimes à déplorer. Une formation de 54 avions de la R.A.F bombarde les navires allemands vers 5 heures. Six bombes tombent sur le centre ville dont une sur le bâtiment de la Dépêche de Brest mais celle-ci n’explose pas. A 7 heures, nouvelle alerte, les avions de la R.A.F sont repoussés. Il reviendront vers 22h30 pour la troisième fois de la journée mais encore une fois en vain. Au total, entre les bombardements du 02 et 03 Mars, on dénombre 12 morts et 18 blessés. Les communes avoisinantes de Brest ont également reçu des bombes lors de ces raids, notamment Saint-Pierre-Quilbignon.

Bombe non explosée sortie du bâtiment de la Dépêche

Crédit photo – La Dépêche de Brest

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06 Mars . Cinq ouvriers de l’arsenal sont arrêtés au motif qu’ils sont communistes; Yves Labous, chaudronnier, sera déporté à Buchenwald et décédera peu après sa libération du camp en avril 1945. Yves Jacolot, riveur, domicilié au Bourg Blanc. René Corre, menuisier, résidant au 29 rue Bruat.  Louis Morvan, charpentier-tôlier, résidait 2 rue Anatole France. Jean Marc, forgeron, sera déporté en 1943 vers le KL Natzweiler. Suite au bombardement du 03 Mars, Mme Léon de la Roche-Maurice était hospitalisée à Brest; elle y succombe dans l’après-midi. Un rappel, paru dans la Dépêche de Brest, est fait pour les piétons qui ne respectent pas le sens de circulation sur les trottoirs.

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07 Mars . Inscription à la craie sur les fortifications: Breizh Atao. Vive la Bretagne libre ! 

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11 Mars . Vers 7 heures, un raid aérien vise Brest mais les bombes tombent en mer. Un ouvrier de l’arsenal, Noël Péron, est néanmoins blessé sur le pont National par un éclat de D.C.A. A Saint-Marc un câble téléphonique est saboté rue du Bot, les allemands menacent la commune de représailles.

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14 Mars . Un bombardier anglais Blenheim du 53 Sqdn s’écrase entre Saint-Renan et Plouarzel, tuant les trois membres de l’équipage; George Newton (22 ans), John Miller (21 ans) et Charles Whitehill.

Sépultures des aviateurs au cimetière de Saint-Renan

Crédit photo – Commonwealth War Graves Commission

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15 Mars . Le croiseur lourd Admiral Hipper quitte définitivement Brest, il fait route vers Kiel où il arrive le 23 Mars.

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18 Mars . On relève la présence sur certains murs des tracts: Darlan le traître. Vers 21 heures, les résistants du groupe ELIE participent à l’évasion de 9 prisonniers de Pontaniou.

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20 Mars . Les agents Gaulliste du réseau Johnny débarquent du côté de Lampaul-Ploudalmézeau. Des tracts d’autonomistes bretons sont collés sur les murs par Joseph Queméneur, employé des P.T.T, lequel a été appréhendé par les gendarmes allemands comme circulant après le couvre-feu. Il est ensuite libéré.

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22 Mars . Les croiseurs lourds allemands Scharnhorst et Gneisenau, sous les ordres de l’Amiral Günther Lütjens, entrent dans la rade au petit matin.

Günther Lütjens

Crédit photo – Bundesarchiv (Bild 101II-MW-0434-05A)

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24 Mars . La jeune Armande Durvez, dont la mère est institutrice au Pilier-Rouge, est surprise et arrêtée par un inspecteur de police alors qu’elle dessine une Croix de Lorraine sur un camion.

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25 Mars . L’élève Salmon, de l’école Pratique de la rue Porzmoguer, est pris sur le fait alors qu’il trace des V sur une carrosserie. Dans un autre quartier, la police brestoise relève l’inscription suivante: Dans le temps, je gardais les vaches, maintenant ce sont les vaches qui me gardent. Le fameux dessin de l’architecte Abel Chabal représentant un porc en allemand commence à passer de main en main.

Crédit photo – Archives de Brest

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27 Mars . Vers 22 heures, Le Commissaire Central Gaston Courtin, qui réside au 13 rue de la République, est passé à tabac par des allemands non loin de son domicile à l’angle des rues République et Villaret de Joyeuse, puis il est raflé avec d’autres civils du secteur. Ils sont dirigés vers l’Hôtel Moderne pour interrogatoire. Cela fait suite à une évasion de prisonniers français à Pontaniou. La compagnie de feldgendarmes entreprend une vaste rafle dans le secteur Intra Muros de Brest puis à Saint-Martin. Des coups de feu sont tirés. Nombreuses arrestations. Des femmes et des enfants ont été brutalisés par les militaires.

Gaston Courtin

Crédit photo – La Dépêche de Brest

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29 Mars . Dans une restaurant de la rue Frézier, trois ouvriers de la pyrotechnie Saint-Nicolas; Marcel Potin, Tanguy Philip et Louis Cloarec sont appréhendés alors qu’ils attendaient un camarade pour préparer leur embarquement à Camaret afin de rejoindre l’Angleterre. Cette arrestation fait suite à une dénonciation du patron pêcheur, un plan de la pyrotechnie est trouvé sur eux. Une formation de 6 Blenheim de la R.A.F bombardent des navires allemands. Aucun coup au but.

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Nuit du 29 au 30 Mars . Une formation de 14 Hampden de la R.A.F larguent des mines dans la rade. Un appareil est abattu.

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30 Mars . Une rixe éclate entre militaires allemands et civils français.

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Nuit du 30 au 31 Mars . A partir de 22h15, les croiseurs lourds sont attaqués par 93 avions de la R.A.F, aucun coup au but. Les bombes s’abattent sur la ville de Brest, tuant 5 personnes; Marcel Palaric (29 ans), Hélène Guézennec (82 ans), Caroline Fagon (16 ans) de Plouguin et les deux jeunes mariés Kervoal; Hervé et Anne (25 et 18 ans). Il y a aussi plusieurs blessés dont un grave; Jean-Louis Appriou 33 ans. Le musée de la place Sadi Carnot et une chapelle ont subi d’importants dégâts. L’alerte se termine à 1h15 du matin.

Crédit photo – La Dépêche de Brest

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01 Avril . Un Hampden de la R.A.F bombarde les navires allemands, sa formation avait reçu un contre-ordre, il ne l’avait pas entendu. Le Hampden Mk. I X3129 du 144 Sqdn de la R.A.F s’écrase à Bourg-Blanc. Trois de ses aviateurs sont tués; Fred Sykes (21 ans), Jack Riley (20 ans) et Robert Lambourne (23 ans). L’aviateur Hartop arrive lui à s’en sortir mais est fait prisonnier.

Nous cherchons à savoir si ces deux anecdotes concernent le même appareil, si vous avez des informations contactez-nous.

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02 Avril . Arrivée en gare à 19h20 de 150 démobilisés de la Marine, tous en civil et porteurs d’un brassard blanc.

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03 Avril . Vers 22h30, une formation de 90 avions de la R.A.F bombarde les navires allemands, ils ont des difficultés à localiser leurs cibles. Deux avions seront abattu par la D.C.A et un autre à son retour en Angleterre pour erreur d’identification. L’alerte aérienne se termine vers une heure du matin. Le bilan humain est de trois morts; Marguerite Riou (39 ans), Mario Bocchino (11 ans) et François Gouzien (53 ans). Il n’y a que 6 blessés à dénombrer.

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04  Avril . Vers 22 heures, une formation de 54 appareils prend pour cible les croiseurs lourds, l’un d’entre eux reçoit un coup au but. Côté civil, on déplore 7 morts; Marie-Françoise Mignon (51 ans), Germaine Le Bihan, Alain Pondaven (17 ans), Jeanne Le Bras, Nicole Henry (1 an), Mme Fouquet ainsi qu’un inconnu et 12 blessés. L’hôtel Continental, place de La Tour d’Auvergne, est en flamme alors qu’une réception de la Kriegsmarine y avait lieu. Le groupe Elie aurait placé une charge dans les chaudières, une bombe anglaise parachève la destruction de l’édifice.

L’hôtel Continental rongé par les flammes

Crédit photo – Archives de Brest (2Fi07071)

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05 Avril . Une formation de 12 avions prend pour cible le Gneisenau, il est touché, en contre-partie, deux avions sont abattu. Jean-Louis Godefroy est blessé rue Branda par une sentinelle allemande peu avant minuit. Il aurait fait des signaux lumineux aux avions durant l’alerte près d’un garage occupé par les allemands. Il a cherché à s’enfuir lors de son arrestation. A Landerneau, un couvre-feu est décrété par l’autorité allemande qui interdit à la population de circuler dans la rue après 20 heures au motif que l’attitude de la population envers les allemands; Laisse à désirer.

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06 Avril . Le Gneisenau, qui vient de se déplacer, est désormais plus facile à repérer. il est attaqué par 2 avions, il reçoit un coup au but par une torpille. Le navire gîte à tribord, résultat, une immobilisation de 6 mois pour réparation. Cependant, les deux Beaufort du Coastal Command sont abattu. Ils étaient en « promenade » côtière à basse altitude lors de l’attaque. Le Flying Officer K.Campbell, qui a porté le coup, recevra la Victoria Cross à titre posthume. La flotte de destroyers allemands basés à Brest se renforce par l’arrivée de trois nouvelles unités. Du côté de Lambézellec, le maire signale qu’à Kérinou des marins allemands frappent femmes et enfants dans la rue.

Résultat de l’impact sur la coque du Gneisenau

Crédit photo – scharnhorst-class.dk – John Asmussen

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Nuit du 06 au 07 Avril . Pugnaces, les anglais ne lâchent rien et veulent achever le mastodonte, dès le soir, ils renvoient 47 bombardiers, en vain.

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07 Avril . Le Gneisenau regagne le bassin n° 8. Blessé deux jours auparavant, Jean-Louis Godefroy (21 ans), comptable à la société industrielle des pétroles Jupiter, succombe de sa blessure par balle.

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Nuit du 10 au 11 Avril . Le Gneisenau reçoit 4 bombes, larguées par 53 appareils, alors qu’il est à quai, 60 morts et 90 blessés. Le Wellington Mk. Ic R1442 du 218 Sqdn est abattu et s’abîme en mer. Aucun survivant dans l’équipage; John Brown (21 ans), Tahu Dabinette (21 ans), David Henderson, Arthur Plumb, George Snoddon (24 ans) et Robert Anderson. La dépouille de ce dernier est retrouvée le 13 mai et enterrée à Brest au cimetière de Kerfautras.

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Nuit du 12 au 13 Avril . Le Gneisenau est à nouveau l’objectif de 37 bombardiers.

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Nuit du 14 au 15 Avril . Le Gneisenau est à nouveau l’objectif de 94 bombardiers. Hélas, il y a beaucoup de nuages, le bombardement est jugé « mauvais », c’est la ville et ses habitants qui souffrent. Cinq bombes touchent l’Hospice civil. Le quartier du « Champ de Bataille » (près de la place Wilson) est dévasté.

Article détaillé sur ce bombardement (avec liste des victimes)

L’hospice civil après le bombardement

Crédit photo – Archives de Brest (2Fi02713)

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15 Avril . Alors que les équipes civiles de secours tentent de sauver des gens dans l’Hospice en ruine, les allemands installent d’immenses pavillons portant la croix-rouge. L’intention aurait été louable si des caméras allemandes n’étaient pas venus ensuite filmer la scène pour la propagande. 80 cercueils traverseront la ville pour être enterrés dans la banlieue et 49 autres iront à Kerfautras. Suite au bombardement meurtrier on invite la population qui n’est pas indispensable à Brest à quitter la ville.

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20 Avril . A Lannilis, les allemands défilent dans la rue et se rendent compte que l’on a répandu des fleurs en forme de V et de Croix de Lorraine sur la chaussée.

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Nuit du 22 au 23 Avril . Le croiseur lourd est la cible d’une formation de 26 avions du 218 Sqdn de la R.A.F. Le bombardement est loupé et le Wellington Mk. IC L7798 est abattu et s’écrase à Lanrivoaré. Des six aviateurs, cinq sont tués et enterrés dans le cimetière de Milizac; William Swain (23 ans), Raymond Finch (23 ans), Malcom Crooks (25 ans), Victor Lloyd (21 ans) et Geoffrey Molyneaux (22 ans). Le survivant, le Sgt Clark, sera fait prisonnier un mois plus tard.

Crédits photos – Communes de Milizac & Guipronvel

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Nuit du 23 au 24 Avril . Le croiseur lourd est la cible d’une formation de 67 avions de la R.A.F. Bombardement imprécis.

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27 Avril . Bagarre entre civils français et militaires allemands. Manifestation anti-allemande à la Pyrotechnie St Nicolas. Les ouvriers chantent la Marseillaise en réponse à une offre de travailler en Allemagne.

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28 Avril . Dans la soirée vers 22 heures, une rixe entre soldats allemands et français éclate devant le café Grovel au n° 3 de la rue Louis Blanc entre trois patriotes et quatre allemands. François Quemener, Joseph Prigent et Albert Muller; résistants du groupe Elie sont les auteurs de cette bagarre. Ce dernier est touché au niveau des reins par balle. Trois autres membres du groupe de résistance ELIE tentent de porter assistance à un pilote anglais à Saint-Renan mais ils n’arrivent pas à le localiser. Sur le retour ils rencontrent une patrouille allemande qu’ils abattent.

Nous cherchons des informations sur l'identité de l'aviateur récupéré, n'hésitez pas à nous contacter.

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Nuit du 28 au 29 Avril . Le croiseur lourd est la cible d’une formation de 9 avions de la R.A.F. Bombardement imprécis.

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30 Avril Cinq jeunes nantais sont condamnés à mort par le tribunal allemand de Brest. Plus tard, leurs peines seront commués. Ils seront déportés mais l’un d’eux n’en reviendra pas. Il se nommait Eugène Ménager (21 ans); il décédera le 18 Juillet 1944 à la forteresse de Brandebourg après de longues souffrances.

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01 Mai . Albert Muller, résistant du groupe Elie, touché la veille par balles lors d’une rixe a été opéré par le Dr de la Marnière, il est hors de danger.

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03 Mai . Le jour du pardon de Plougonvelin, le curé Charles Guermeur de la paroisse de Kerbonne, fait un sermon à la messe de 8 heures, indiquant une libération future. Il reçoit les félicitations du maire Le Goasguen.

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Nuit du 03 au 04 Mai . Les docks sont visés avec précision par une formation de 33 avions anglais. Mais on relève aussi des impacts de bombes incendiaires à Saint-Marc.

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Nuit du 04 au 05 Mai . Les deux croiseurs lourds sont à nouveau la cible d’un important bombardement. 97 appareils participent à ce raid, les pilotes revendiquent plusieurs coups directs mais ce n’est pas confirmés. Saint-Marc est touché, particulièrement autours du Guelmeur et du Vieux Bourg.

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Nuit du 07 au 08 Mai . Les deux croiseurs lourds sont à nouveau la cible d’un important bombardement. 89 appareils participent à ce raid, le résultat est discutés.

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11 Mai . A l’occasion de la fête de Jeanne d’Arc, une manifestation de sympathie à De Gaulle a lieu à Brest de 14 à 16 heures.

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12 Mai . Le communiste Morlaisien André Guéziec est fusillé à la caserne Fautras, rue Duguesclin à Brest. Répondant à l’appel de la Radio de Londres, de nombreux Brestois parcourent les principales rues de la ville entre 15 heures et 16 heures.

Portrait d’André Guéziec & la caserne Fautras

Crédit portrait – Anacr Lannion (22)

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13 Mai . Un aviateur anglais est retrouvé sur le littoral au Mézénez; le Dr Aubrey et le Maire de Saint-Marc vont pour reconnaître le corps. Il s’agissait du sergent canadien Robert Anderson Il est inhumé à Kerfautras. Albert Muller (du groupe Elie) est arrêté à son domicile de la rue Jean Jaurès par les allemands. Il en est de même pour François Quemener du même groupe qui est à son tour arrêté vers 19 heures à son domicile de la place de Verdun.

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14 Mai . Joseph Prigent du groupe Elie est convoqué à Bonne-Nouvelle à Kérinou, il s’y rend vers 13 heures et ne reviendra jamais.

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15 Mai . La vague d’arrestation se poursuit contre le groupe Elie. Le résistant Georges Bernard est arrêté à son domicile rue Duret vers 9h45. Vers 13h30 c’est Louis Elie qui est appréhendé à son domicile de la rue Jean Jaurès avec Paulette Abarnou. Vers 18h30 dans la rue de la Vierge, c’est Henri Auffret qui manque d’être arrêté, il doit sa sauvegarde à sa femme qui l’averti en breton. Vers 19h30 c’est au tour de Jean Pronost de la rue Volney d’être arrêté. Le cache d’armes dans le garage Abarnou est perquisitionnée, les allemands exultent.

Georges Bernard

Crédit photo – Archives de Brest (2Fi13642)

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16 Mai . Toujours en encore des arrestations dans le groupe Elie. Cette fois ce sont Joseph Abarnou, Jean Coateval, Auguste Bonniou, Joseph Ollivier, Jean Pouliquen et Georges Gauvard qui sont appréhendés et transférés au siège de la gestapo à Bonne Nouvelle.

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18 Mai . Yves Picard et son père de Kergonan, Hervé Roignant et René Gourvennec du groupe Elie sont arrêtés. La société de football de Lesneven est suspendue jusqu’au 17 Juin pour avoir eu une attitude provocante et anti-allemande.

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19 Mai . C’est au tour de François Pondaven et Maurice Le Roux du groupe Elie d’être arrêtés.

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20 Mai . Alice Abarnou, Lucien et François Gouez, Robert Busillet et Louis Stéphan du groupe Elie sont arrêtés par la gestapo.

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Nuit du 25 au 26 Mai . Une formation de 48 appareils truffent la rade et le goulet de mines.

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Nuit du 26 au 27 Mai . Un raid de 38 appareils de la R.A.F est effectué sur Brest, pas de précision sur la cible.

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01 Juin . Le croiseur lourd allemand Prinz Eugen arrive à Brest (d’autres sources évoquent le 02 Juin).

Plusieurs sources divergent sur ce fait, si vous avez des éléments, contactez-nous.
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Nuit du 07 au 08 Juin . Le Prinz Eugen est la cible prioritaire de 30 Wellington et 3 Stirling de la R.A.F, sans succès.

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09 Juin . Grave sabotage d’une centrale électrique à Brest. Rue Danton, une centaine de personnes manifestent leur mécontentement de ne pouvoir se faire servir en tabac.

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Nuit du 10 au 11 Juin . Un important raid de 104 avions (presque 1/8ème de l’aviation anglaise disponible à cette date) ciblent les trois croiseurs sans succès.

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Nuit du 13 au 14 Juin . Cette fois ce sont 110 appareils qui tentent d’endommager les croiseurs, en vain, encore une fois.

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15 Juin . Des éléments de la 1° U-Boot-Flotille commencent à arriver, l’état major par avion, les hommes et le matériel par chemin de fer.

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16 Juin . Ouverture du camp de la Todt à Sainte-Anne-du-Portzic; 800 Espagnols en provenance du camp d’Argelès-sur-Mer y séjourneront.

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17 Juin . Une messe est célébrée à l’église Saint-Martin à l’intention du soldat anglais inconnu, mort en plein ciel, quelques jours auparavant. Après la messe, des femmes se rendent au cimetière pour déposer des fleurs sur la tombe.

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Nuit du 18 au 19 Juin . Une formation de 57 bombardiers de la R.A.F bombardent en vain les trois croiseurs. Le brouillard artificiel masquent les objectifs.

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19 Juin . Voilà un an que les allemands sont à Brest, le maire de Saint-Marc, Yves Jaouen, note: 242 alertes et 107 bombardements. D’ailleurs, un papier circule dans les boîtes aux lettres à Brest, invitant à marquer d’un tissu noir à sa fenêtre ou à la boutonnière ce triste anniversaire. Deux nouveaux destroyers, Z23 et Z24, arrivent à Brest et renforce la 5ème flottille.

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20 Juin Prise d’armes à l’Ecole Navale à Saint-Pierre-Quilbignon par la 1° U-Boot-Flotille. Au patronage Laïque de Recouvrance, un explosif détruit un camion allemand et tue 9 soldats allemands et prisonniers Nord-Africains. A Lannilis, des bouquets en forme de V et de croix de Lorraine sont répandus dans une procession.

Emblème de la 1° U-Boot-Flotille

Crédit photo – Wikipédia

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24 Juin . A Brest, neuf personnes dont une femme sont interpellés par les feldgendarmes pour avoir chanté l’Internationale à tue-tête dans la rue suite à la rupture du pacte germano-soviétique. On repère quatre sortes de tracts communistes collés sur les murs de la ville.

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27 Juin . Le premier U-Boot arrive à Brest.

U-Boot (U 204) dans la Penfeld

Crédit photo – Didier Monge – Pinterest

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Nuit du 1er au 2 Juillet . Vers 1h44, Un raid de 52 appareils de la R.A.F bombardent les trois croiseurs et font mouche sur le Prinz Eugen. Une bombe pénètre à bâbord avant, explose dans les fonds, ravage les postes centraux de tir et de navigation. On dénombre 51 morts à bord dont le commandant en second; Otto Stoss. Du côté Anglais, deux avions du 149 Sqdn seront abattu. Le premier Wellington (Mk. IC R1408) s’écrase à Plouzané, tuant les 6 aviateurs; John Horsfield (20 ans), John Philpott (36 ans), Bryan Kennedy (25 ans), George Burbridge (27 ans), James Robertson  et Francis Kearney (22 ans). Le second Wellington (Mk. IC R1343) tombe du côté de la grève de Saint-Marc. Il n’y a aucun survivant également; Standish St. Vincent-Welch (23 ans), William Symmons (22 ans), Robert Crafts (23 ans), Anthony Harrison (20 ans), William Megran (19 ans) et Cecil Reidmuller (23 ans). Sur le trajet de retour, trois bombes tombent sur le chemin vicinal de Trévien en Plouzané, coupant une ligne téléphonique. A Brest c’est la prison du Bouguen qui est détruite par le bombardement.

Façade de la prison du Bouguen

Crédit photo – Archives de Brest (2Fi01468)

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02 Juillet . Un cadavre de pilote anglais est rejeté par la mer à hauteur du vieux Saint-Marc. Les allemands se chargent de son inhumation.

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04 Juillet . Destruction du Monument Américain du Cours Dajot.

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Nuit du 4 au 5 Juillet . Les alliés envoient 88 avions sur les trois croiseurs. 4 Whitley sont abattu. Le bombardement est imprécis et la ville subit encore les destructions. La salle de fêtes (bibliothèque et musée), qui avait déjà souffert lors du printemps, est complètement achevée. La prison du Bouguen est également touchée. Profitant de l’occasion, 45 détenus s’évadent tandis qu’on dénombre 24 prisonniers blessés. Les lignes de la Gare sont coupées. Douze bombes touchent l’usine de Gaz.

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06 Juillet . Un raid de 109 appareils de la R.A.F vise avec imprécision les installations allemandes. 2 Whitley sont abattu. A Lannilis, un homme est arrêté après avoir dessiné un V à la craie sur un car allemand.

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07 Juillet . Un bombardement anglais touche le Relecq-Kerhuon; on dénombre 26 morts et une dizaine blessés.

Plaque commémorative place Achille-Grandeau

Crédit photo – Henri Moreau (2011)

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10 Juillet . Le manoir de Keraudren est réquisitionné par les allemands.

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13 Juillet . On note les inscriptions suivantes en ville: 14 Juillet 1789 – Vive la Liberté – 1789/1941 – 14 Juillet de la Liberté.

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14 Juillet . Des drapeaux français sont mis dans des ateliers à l’arsenal bien que cela soit interdit.

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15 Juillet . Un navire marchand brûle dans la rade, il s’enfonce par l’arrière.

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16 Juillet . Le maire de St Marc, soutenu par le Dr Aubry proteste auprès de la kommandantur contre les appareils émetteurs de brouillard disposés dans un champ bordant la route de Quimper. Les gaz seraient nocifs pour la végétation et la population.

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18 Juillet . Un commissaire de police aperçoit des soldats allemands peindre au pochoir des V en noir et blanc, soulignés par une demi-couronne de feuilles de laurier sur certains véhicules et sur les murs. Après enquête, c’est la réponse des autorités allemandes pour lutter contre la propagande des V et Croix de Lorraine qui fleurissent un peu partout. La version allemande de ce V signifie Victoire.

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21 Juillet . Le croiseur lourd allemand Scharnhorst sort de la rade à 22 heures, il fait route vers La Pallice pour procéder à des essais et des exercices de tirs.

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22 Juillet . Le U-Boot (U 204) part en mission, il était le premier arrivé à Brest le mois précédent. Les Anglais envoient un appareil de reconnaissance du Coastal Command au dessus de l’arsenal. Ils se rendent compte de la supercherie, le Scharnhorst n’est plus dans son bassin, il a été remplacé par un vieux croiseur français (Gueydon) et un aviso pour allonger la silhouette.

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24 Juillet . Les Anglais bombardent de 14 à 16 heures. Grâce à une météo clémente, les 100 bombardiers pilonnent Laninon. Les bords de la Penfeld et Recouvrance sont particulièrement touchés. Les Anglais perdent quinze appareils lors du raid: 10 Wellington, 3 Spitfire et 2 Hampden. Ce bombardement coûte la vie à 57 aviateurs de la R.A.F. Du côté allemands, c’est 6 Messerschmitt du I/JG2 qui sont abattu. Seul un pilote parviendra à en réchapper. Parmi la population civile le bilan est très lourd avec 84 tués et 165 blessés.

Liste des victimes civiles et militaires (en cours de création)

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25 Juillet . Le croiseur de bataille allemand Scharnhorst est de retour à Brest, il a subit des dommages au large de la Pallice.

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27 Juillet . Par arrêté préfectoral; les bals publics et les thés dansants sont interdits sur l’ensemble du département.

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28 Juillet . Le château de Rosmorduc en Logonna-Daoulas est réquisitionné.

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29 juillet . Inhumation de 7 aviateurs anglais au cimetière de Kerfautras.

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01 Août . Un officier allemand dépose à 19 heures au poste de police français de Recouvrance le dénommé Ange Gueguen, 42 ans, pris sur le fait alors qu’il dessinait l’insigne soviétique sur un mur dans la rue de Siam. Il sera condamné à 15 mois de prison et 100 francs d’amende.

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05 Août . Alerte aérienne de 8h50 à 9h45. Les Brestois maintiennent une sympathie envers les pilotes Anglais, à tel point que la Kommandantur émet un avis rappelant qu’aider les alliés est passible d’une condamnation à mort. Des artificiers allemands font sauter une bombe de gros calibre non explosée dans la rue Duguay-Trouin, causant des dégâts matériels aux immeubles environnantes.

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06 Août . Alerte et bombardements vers 9h à Brest.

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10 Août . Des inscriptions à la peinture bleue et des dessins ont été tracés sur certains immeubles de la rue Jean-Jaurès. On relève notamment l’inscription Heil Hitler Verloren et des dessins représentant la Croix de Lorraine.  Au cinéma Rex, des cris hostiles et coups de sifflet retentissent au passage des actualités ayant pour titre La lutte contre le Communisme. Vers 22h30 une bagarre éclate dans la Brasserie de la Marine entre civils français et sous-officiers de la Kriegmarine. L’un d’eux blesse d’une balle en pleine poitrine le nommé Raymond Ségalen. Le blessé est transporté à l’hôpital maritime mais son état n’est pas jugé grave par les médecins.

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16 Août . Deux forteresses volantes de la R.A.F viennent pilonner à haute altitude les bâtiments allemands. L’un des deux avions est sérieusement touché et s’écrase à son retour en Angleterre, c’est le premier Boeing perdu de la guerre.

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17 Août . La gardienne du lavoir de Kerjean-Vras signale qu’un projectile non explosé est tombé (surement la veille) près du lavoir.

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21 Août . Peu avant minuit, un soldat allemand en état d’ivre tire des coups de revolvers dans la rue Pascal.

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22 Août . Roland Hascoët, radio du réseau Johnny est arrêté par la police Française à Brest. Profitant d’un manque de surveillance, il parvient à prendre la fuite par la fenêtre du commissariat de Saint-Martin. Vers 21h35 une bagarre entre civils français et marins allemands éclate dans la rue Monge. La police intervient et appréhende le français mais les marins se rendent au poste pour en découdre. Les policiers sont bousculés et menacés, l’interpellé Vincent Guermeur en profite pour s’esquiver.

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24 Août . Peu avant minuit, des sous-officiers de la Marine allemande tirent des coups de revolver dans la porte de Mme Omnes au 9 rue Emile Zola.

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25 Août . Bombardement à Brest de 18h30 à 18h45.

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28 Août . Alerte aérienne de 9h30 à 10 heures.

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29 Août . Inscriptions rue du Château: La Bretagne aux Bretons et Bretagne Libre.

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01 Septembre . La 9° U-Boot-Flotille arrive à Brest et prend ses quartiers dans le Nouvel Hôpital (Morvan).

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Nuit du 03 au 04 Septembre . Une formation de 140 appareils sont rassemblés en vue d’un raid sur Brest mais le mauvais temps oblige à rappeler 3 groupes. Au final, « seulement » 53 appareils s’en prennent aux positions « estimées » des allemands au travers de l’épais nuage de fumée artificiel. Deux Wellington et un Whitley s’écrasent à leur retour en Angleterre. Le raid a duré de 23h18 à 0h50. Un ballon de barrage tombe dans le jardin Kérébézon à St Pierre.

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04 Septembre . Alerte et bombardements à Brest de 19h55 à 20h10.

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08 Septembre . Au Folgoët, Un homme est condamné à trois mois de prison pour coups à un sous-officier allemand.

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11 Septembre . Des coups de feu sont tirés au Gaz, au port de commerce. A la suite d’incidents entre civils et soldats allemands, le couvre-feu est rétabli entre 20h et 6h.

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13 Septembre . Inauguration de la première tranche de la base sous-marine.

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Nuit du 13 au 14 Septembre . Malgré l’avancée de la base sous-marine, la priorité reste les 3 croiseurs pour la R.A.F qui envoie 147 appareils (6 types différents). Les pilotes se plaignent encore du nuage de fumée qui provoque un écran et qui ne leur permet pas de viser correctement les navires.

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15 Septembre . Bombardement à Brest de 0h40 à 6h15. Vers 3h à Landerneau, quatre bombes tombent sur la voie de chemin de fer reliant Quimper.

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20 Septembre . Explosion au cercle des officiers de la Marine, 93 rue Jean-Jaurès.

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24 Septembre . Ordre est donné par le commandant de la place Goerring à tous les gendarmes ou policiers français de saluer les officiers allemands. Les contrevenants s’exposent à être gravement punis.

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28 Septembre . Au Cinéma Tivoli, des spectateurs applaudissent au moment où paraît Laval, blessé au cours de la manifestation de Versailles.

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02 Octobre . Début d’alerte à 21h10. Cinq minutes plus tard un petit raid de six avions de la R.A.F attaquent les installations allemandes. Des bombes tombent sur les avenues Georges Clémenceau et Salaün Penquer. Les sirènes sonnent à nouveau à 22h10 pour annoncer la fin de l’attaque aérienne.

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03 Octobre . Alerte et bombardements sur Brest de 21h10 à 21h45.

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05 Octobre . L’Oberleutnant Ulrich Adrian, 26 ans, chef de la 1er escadrille de l’escadre de chasse n° 2 s’écrase à 1km au Sud de Kernilis.

Ulrich Adrian

Crédit photo – Ciel de Gloire

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06 Octobre . Nombreux papillons communistes découverts sur la voie ferrée.

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12 Octobre . Cérémonie religieuse pour la protection de la ville à Recouvrance.

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19 Octobre . Un sous-officier allemand, à l’entracte du cinéma Vox, frappe de sa baïonnette le pompier de service et le directeur du cinéma, Mr Silvestri, blessé à la tête.

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20 Octobre . Entre 23 heures et minuit, des coups de feu retentissent dans la ville, place de la Liberté, rue Jean-Jaurès, Saint-Martins et Fautras. Probablement par des patrouilles allemandes pour effaroucher des brestois ne respectant pas les consignes d’obturer la lumière émanant de leur logement.

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22 Octobre . Alerte et bombardement de Brest de 20h03 à 20h45.

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23 Octobre . Un coup de feu est tiré sur un soldat allemand à Saint-Pierre. Alerte et bombardement sur Brest de 21h45 à 22h40. L’appareil émetteurs de brouillard se trouvant près du café Auffret à St Pierre est saboté lors du bombardement.

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24 Octobre . Vers 16h, en gare de Landerneau le Train 6501 est mitraillé par un avion allié; 3 allemands et 1 français blessés. Alerte et bombardement de Brest de 22h10 à 23h34.

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25 Octobre . Dix ouvriers communistes, dont François Tricot,  de l’Arsenal sont arrêtés pour être interrogé suite à des gréves dans les ateliers aux Capucins.

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27 Octobre . François Tricot est de nouveau interrogé et se voit condamné à l’internement dans un camp pour sabotage.

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Nuit du 29 au 30 Octobre . Un raid de 16 avions de la R.A.F attaquent les installations allemandes.

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30 Octobre . A Brest, l’adjudant allemand Saverer est froidement abattu. Le nouveau commissaire central de Brest, Charroy, arrive en ville. La gare de Landerneau est mitraillée, à 11h15, deux machines sont avariées et des fils téléphoniques coupés.

Crédit photo – La Dépêche de Brest

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31 Octobre . Mr Smolders, délégué de l’association du Souvenir Français se rend, accompagné d’un petit groupe de personnes, sur les tombes anglaises pour s’y recueillir.

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01 Novembre . Un marin français en tenue, est conspué par près de 200 personnes car il accompagne des matelots allemands.

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02 Novembre . Un câble téléphonique allemand est coupé à Saint-Pierre. 13 français seront arrêtés pendant 5 jours et 5 gardes auront lieu pendant trois semaines.

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03 Novembre . Vers 20h30 Une formation de 8 Wellington de la R.A.F bombarde les installations allemandes et en particuliers les infrastructures ferroviaires de Brest, Le Rody, Kerhuon et Landerneau.

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09 Novembre . Installation de signalisation sabotée à la gare de Brest.

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11 Novembre . Le Maire de Brest recommande instamment à la population d’éviter de manifester son anglophilie, de fleurir certaines tombes et de s’abstenir de tout emblème ou ruban en guise de commémoration. Des plaques indicatrices allemandes sont recouvertes de peinture noire.

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13 Novembre . On relève l’inscription A mort Darlan ! en ville.

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14 Novembre . Le Maire de Saint-Marc est convoqué à La Kreiskommandantur, à la caserne Guépin, pour expliquer pourquoi sa mairie a refusé de donner des tickets d’alimentations supplémentaires à un français travaillant avec zèle avec les allemands.

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16 Novembre . De 14h à 16h30, environ 7 000 personnes participent à la cérémonie religieuse pour la protection de la ville à St-Martin.

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Nuit du 18 au 19 Novembre . Un petit raid de 6 avions de la R.A.F attaquent les installations allemandes.

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21 Novembre . Sabotage de câbles téléphoniques à Plouguerneau.

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24 Novembre . Attentat contre un soldat allemand à Brest. Sabotage de matériel à deux kilomètres au Nord-Ouest de Brest.

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25 Novembre . Les travaux de nuit en gare de Brest sont gênés par des alertes et bombardements ainsi que du brouillard artificiel.

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28 Novembre . A Landerneau vers 10h30 deux trains entrent en collision, provoquant le déraillement de 6 voitures, 29 blessés à déplorer.

Rapport de la S.N.C.F

Crédit document – Archives Nationales

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03 Décembre . Un allemand est arrêté à Lesneven pour transport d’un cochon.

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07 Décembre . Le conseil municipal du Folgoët vote une subvention de 1000 francs pour l’envoi de colis de Noël aux 53 prisonniers de guerre de la commune. Alerte et bombardement sur Brest et Kerhuon vers 19h.

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Nuit du 07 au 08 Décembre . 23 Wellington et 7 Stirling attaquent mais seul trois avions bombardent le lieu approximatif des navires. Ce raid est le premier à utiliser la technologie de relèvement et de distance « Trinity » (à bord des Stirling).

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08 Décembre . Le conseil municipal de la ville de Lyon adopte le principe de parrainage envers une ville sinistrée. Entre Brest et le Havre, c’est Brest qui retint les suffrages.

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10 Décembre . Les Brestois apprennent que 11 de leurs concitoyens (groupe Elie-Drouin) viennent d’être fusillés au Mont Valérien. La population s’agite de colère, les soldats allemands réagissent, des centaines de civils sont arrêtés, fouillés et malmenés avant d’être amenés à la Kommandantur.

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12 Décembre . Un petit raid de 6 avions de la R.A.F attaquent les installations allemandes de 18h55 à 22h20.

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Nuit du 12 au 13 Décembre . Un bombardement a lieu entre 4h45 et 5h15 par vingt-quatre avions de la R.A.F qui traqués et aveuglés par la Flak sont incapables de dire le résultat du bombardement.

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13 Décembre . Un raid de seize appareils de la R.A.F est envoyé sur Brest; six Hampden pour bombarder et dix pour poser des mines. Le bombardement est annulé mais les mines sont mouillées au prix de deux avions gravement touchés et un disparu.

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14 Décembre . Cérémonie religieuse pour la protection de la ville aux Carmes.

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Nuit du 14 au 15 Décembre . Un bombardement a lieu par vingt-huit avions de la R.A.F, un seul avion revendique avoir bombardé sa cible. Un Hampden est abattu.

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15 Décembre . Un câble allemand est coupé au Conquet. Alertes et bombardements à trois reprises sur Brest entre 19h10 et 22h40.

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17 Décembre . Le préfet régional François Ripert débute une visite de deux jours à Brest. Un raid aérien touche Brest qui est en alerte de 19h25 à 23h15; la centrale électrique est atteinte par une bombe, tuant 2 personnes et en blessant une autre. Les tramways sont bloqués sur place.

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18 Décembre . Des camions remorquent les tramways jusqu’au dépôt de Kérinou car la centrale n’est pas réparée. Gros bombardement sur les croiseurs, le premier vers 13h30, le second vers 19h40. Pas moins de 120 avions mobilisés, 80 affirment avoir atteint approximativement leurs cibles. Le bombardement est précis et de la fumée noire s’échappe du Gneisenau. Cependant, 8 bombes tombent à Saint-Renan où sont à déplorer 2 tués, Jeanne (29 ans) et Joseph (54 ans) FLOCH et 3 blessés graves dans la même maison située au 8 rue Aristide Briant. Hélas, 6 avions sont touchés, l’un s’écrase sur la commune de Plouguerneau, les autres s’écrasent à l’atterrissage en Angleterre. A Lambézellec un câble allemand est coupé. (La photo en haut de page est prise lors d’un de ces raids)

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Nuit du 18 au 19 Décembre . Une formation de 19 appareils de la R.A.F bombarde les installations allemandes.

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21 Décembre . Jean Tromelin, maire de Plouguin, accompagné d’un grand nombre de concitoyens commémore l’anniversaire de la mort d’un aviateur anglais inhumé dans la propriété d’un de ses parents. L’école Saint-Joseph au Pilier-Rouge est à demi détruite, par chance, les écoliers sont en vacances pour les fêtes de Noël. Le préfet régional François Ripert note dans un rapport, la non admiration du maire Le Gorgeu envers Pétain et sous entend qu’un remplacement serait à effectuer si Le Gorgeu refusait de voter une mention de confiance à Pétain.

Victor Le Gorgeu

Crédit Photo – Wikipédia

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22 Décembre . des militaires allemands causent un scandale dans un débit au Pont-Neuf, brisant des bouteilles et tirant des coups de feu.

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Nuit du 23 au 24 Décembre . Vers 3h00, une formation de quarante-sept appareils de la R.A.F bombarde les installations allemandes. L’école des religieuses de la Croix au Pilier Rouge est écrasée sous les bombes. Ce bâtiment était réquisitionné par la Kriegmarine.

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24 Décembre . Un petit raid aérien attaque Brest, seul un avion parviendra à larguer son chargement.

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27 Décembre – Alerte et bombardement de 19h20 à 20h50 sur Brest. L’école de la Croix-Rouge est atteinte, trois professeurs sont tués; André Le Bloch, Yves Le Meur et Joseph Le Land. Un quatrième transporté à l’hôpital maritime dans un état d’urgence, décède peu après: Joseph Hugaret.

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30 Décembre . Entre 15h et 15h45, les trois croiseurs sont la cible de 16 Halifax mais le raid aérien de la R.A.F tourne mal, trois avions sont abattus et treize sont endommagés malgré un bombardement précis. Le Maire de Brest, Victor Le Gorgeu, et son adjoint Jules Lullien sont révoqués de leurs fonctions pour avoir refusé de voter une mention de confiance envers le Maréchal Pétain. C’est le deuxième adjoint, Alexandre Masseron qui administre provisoirement la ville.

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